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Patricia Barber: Verse

Patricia Barber
Verse

Blue Note/EMI, 0000

Singulièrement affranchie d’impulsions furtives, Patricia Barber se glisse à nouveau dans les interstices du jazz telle une louve aux aguets. Un juste retour des choses après un Nightclub coupable, réprimé dans des classiques stagnants, elle, l’héroïque tête chercheuse. Douce névrosée, ce qui l’honore, c’est encore avec les mots (avant même ses ambiances risquées et ses climats fortuits) qu’elle dévoile le mieux ses recoins les plus sombres: pour les non-initiés, Patricia Barber est résolument quelqu’un de l’intérieur… Moins pianiste qu’à l’habitude, la réalisatrice en elle préfère mettre l’accent sur une toile sonore aventureuse; ainsi, les petits plaisirs déboulent: Dave Douglas et sa trompette, Joey Baron et son jeu tactile à la batterie, Neal Alger et ses guitares qui osent. L’imprévisible chicagolaise, fidèle à son image, chante même en français un poème de Paul Verlaine. Je vous le demande: pourquoi n’iriez-vous pas la voir et l’entendre le 21 septembre au Spectrum?