Il a tendance à renier l’excellent album homonyme de ses débuts réalisé par l’Européen Eric Herman, mais Vieux Farka Touré a quand même appris à marcher par lui-même et à se tenir debout dans l’ombre de son père, le grand Ali, à peine disparu. Et même si ce cinquième opus semble plus triste, plus méditatif que les précédents comme Fondo (2009) ou l’album Live (2010), témoin de ses concerts fiévreux, Vieux endosse son humble rôle de bluesman du Mali profond plutôt que de revêtir le costume de rock star qu’on lui prêtait déjà volontiers depuis sa collaboration avec Dave Matthews (2011). L’héritage familial, une année très difficile dans le Sahel, tout cela transpire des morceaux authentiques qui composent ce disque. Mais plus encore que les riffs de guitare ou de kora, c’est le murmure de cette voix de baryton qui vient nous hanter.
Guide albums
Vieux Farka Touré
Mon pays
Six Degrees, 2013