Dans les œuvres comme dans la vie, le Vilain (avec un grand V) a toujours joué un rôle de premier plan dans la psyché et dans l’imaginaire. Pour donner un sens à leurs actions, nombreux sont ceux qui ont besoin d’un vilain personnel, de quelqu’un ou de quelque chose à combattre, qu’il soit abstrait ou concret. En musique, le Vilain pourrait être la redite, l’absence d’inspiration ou encore l’ennui chez son public fidèle. Et ce vilain-là, le groupe Queens of the Stone Age est bien déterminé à le combattre sur son septième album, très dansant, et intitulé, Villains. Si, au premier abord, l’album peut sembler être un manifeste politique, il n’en est fichtrement rien! Le groupe californien nous convie plutôt à une thérapie dance rock uptempo pour exorciser nos démons.
Après avoir effectué un retour bien remarqué dans le paysage musical avec l’album …Like Clockwork en 2013, la bande de Josh Homme poursuit sur sa lancée en mariant les traditionnels riffs incisifs de ses guitares à des rythmiques très groovy et à des synthétiseurs qui prennent beaucoup plus de place qu’auparavant. Pour faire fi de ses vilains, le chanteur, guitariste et compositeur Josh Homme s’associe au producteur Mark Ronson (connu pour ses productions pop et dansantes, dont Uptown Funk de Bruno Mars) pour nous proposer un album hyperénergique, où le plaisir est de mise. Celui-ci est parsemé de riffs simples, mais diablement efficaces! Impossible de ne pas être emporté par le blues contagieux de The Way You Used To Do et par le côté plus garage de Domesticated Animals, qui rappelle quelque peu la récente collaboration de Josh Homme avec le vieux routier Iggy Pop sur l’album Post Pop Depression.
[youtube]GvyNyFXHj4k[/youtube]
Si le mandat de Villains de proposer des purs moments d’adrénaline dance rock, un peu pop, est très clair dès le départ, l’album parvient néanmoins à dévier de sa trajectoire initiale et nous surprendre, notamment avec la splendide Fortress. C’est le meilleur morceau de la proposition, une balade émotive, subtile et intéressante, qui sera un bon moment en concert. Malgré quelques morceaux plus superflus à mi-parcours (Un-Reborn Again et Hideaway n’emmènent rien de bien neuf), le tempo très rapide de Head Like A Haunted House et la finale pleine de testostérone du morceau The Evil Has Landed sont des moments qui parviennent à sauver la mise.
Les amateurs du son plus abrasif du groupe seront peut-être désarçonnés, mais au final, ce septième album parvient à trouver un bon équilibre. Il est un gigantesque pied de nez au piège de la redite qui guette plusieurs groupes de la trempe de QOTSA. Ce Villains donne le carburant nécessaire à Homme et sa bande pour poursuivre leur route en restant pertinents.
[youtube]Exa0CzlCb3Y[/youtube]