Une voix, pas tout à fait juste, qui évoque en usant de noms clés "les filles de 1973 qui ont vu trois fois Rainman, qui ont pleuré Balavoine", accompagnée par un piano un peu fou, ragtime diront les anciens, et par des cordes et des cuivres vaguement nostalgiques. On sent que Vincent Delerm n’a pas trop changé sur son deuxième album. Sauf peut-être pour les arrangements, plus denses, plus fournis, qui le mènent vers un son pop anglais sur trois chansons, dont la pièce titre Kensington Square. On pense alors à Divine Comedy ou à Scott Walker. Ce Delerm est un jeune homme fidèle. À ses amitiés, Cyrille Wambergue réalise et arrange à nouveau l’ensemble. À son style, ces trames du quotidien enrichies de références ou plus sèchement de "name-dropping". À son public, ces 400 000 qui l’ont suivi la première fois et qui seront enchantés de le retrouver entier.
Guide albums
Vincent Delerm
Kensington Square
Tôt ou Tard/Warner, 2004