La voie facile, comme critique, serait de vilipender l’oeuvre complète de VioleTT Pi à cause de son éclectisme. Ce ne serait pas foncièrement faux, mais on raterait une occasion de saluer sa plume volontairement inélégante et imagée (nous y reviendrons) qui trace une ligne directrice nette entre les 13 plages souvent si différentes. Karl Gagnon est un grand inclassable qui joue à brouiller les pistes. Il est capable d’un flirt avec le hip-hop (Opinel), de lignes de basse plutôt groovy (Betsey Jonhson, La mémoire de l’eau) et de structures pop comme sur Héroïne ou Les huîtres de Julie Payette – mélodiques premiers extraits de ce deuxième LP un peu plus poli que le précédent.
On lui découvre même un don certain pour les notes hautes perchées, mais aussi une propension pour cris façon heavy metal (Six perroquets séchés dans un tiroir en bois) et les trémolos. L’auteur-compositeur s’avère un interprète convaincant, théâtral même, et c’est les pièces les plus narratives comme Héroïne et Hors de la portée des humains qui sont les plus touchantes, réussies.
VioleTT Pi sera en lancement à l’Anti de Québec le 3 mai et à La petite boîte noire de Sherbrooke le 13 mai.
// À écouter aussi: VioleTT Pi s’envoie en l’air avec Les huîtres de Julie Payette