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Wayne Shorter: Alegria

Wayne Shorter
Alegria

Verve/Universal, 2003

Si le jazz se nourrit d’inventions spontanées, c’est grâce à ses protagonistes. Ici, c’est Danilo Perez au piano, Brian Blade à la batterie et John Pattitucci à la contrebasse, brelan d’as idéal pour magnifier les volutes sophistiquées de Wayne Shorter, saxo hors norme et authentique icône du jazz. Avec un assemblage mélodique inhabituel (d’où la longue liste d’invités qui inclut le pianiste Brad Mehldau et le joueur de clarinette basse et saxo Chris Potter), le son est consistant, on a droit à une farandole d’improvisations alimentée par une inextinguible soif de couleurs: l’Afrique et l’Amérique du Sud servent souvent d’itinéraires dans ce camaïeu de styles qui emprunte aussi aux références classiques et modernes. Entre tension, méditation, douleur et apaisement, Shorter souligne son anticonformisme sans pour autant renoncer à l’orthodoxie conviviale du jazz. L’album d’une âme pacifiée, la plénitude d’un art.