Quelque part entre Fantastik Strapagosse (2001) et Saint-Panache (2006), WD-40, célèbre pour ses frasques et ses morceaux trash mais consacré sans gloire, a vu son statut populaire passer d’émergent à culte – ce qui a pu lui pardonner les passages parfois grotesques dudit Saint-Panache, aux moments pourtant rédempteurs. Depuis, à travers les écueils, les bouteilles et les fréquents adieux, le trio aux origines saguenéennes a accepté sa fatalité, celle de ne pas être capable d’arrêter, et, onze ans plus tard, rapplique avec un cinquième album sur lequel il muscle son country-rock avec un aplomb mûri. Les histoires de mescaline et al. ayant été racontées, Alex Jones poursuit ici quelque chose d’éternel avec urgence et témérité, réintègre un pathos de plus en plus affiché depuis Aux frontières de l’asphalte (1999) et crache ses premiers «Je t’aime» dans des pièces déterminées, aux quelques teintes pastichées de western et d’horreur à gogo. Ce n’est pas jadis; mais, dans ce chemin de survivance battu de force et d’espoir par le groupe, c’est vibrant et presque grand, et ça ne devrait pas être ignoré.
Guide albums
WD-40
La nuit juste après le déluge...
Indépendant, 2017