Pulp
We Love Life

On pourrait s’attendre au pire en déballant un album s’intitulant We Love Life; mais, de la part de Pulp et de son chanteur Jarvis Cocker, cette boutade prend une tournure résolument ironique. Loin d’être joyeux, contrairement à ce que le titre laisse entendre, ce disque sent plutôt la déprime et le lendemain de veille. Avec l’aide du mythique Scott Walker, une influence majeure pour plusieurs chanteurs britanniques, Pulp revient avec un disque riche et touffu, qui se déguste très lentement. Plus proche de l’univers glauque de This Is Hardcore que de celui de Different Class, We Love Life montre un groupe au sommet de son art, qui prend le risque de perdre ce qui a autrefois fait son succès. Ne cherchez pas les grosses bombes à la Common People, cette époque est maintenant révolue. Fin observateur, Cocker poursuit donc son travail d’anthropologue, décortiquant avec justesse les petits travers des gens ordinaires. Difficile d’accès, mais d’une infinie beauté.