Luke Doucet et Melissa McClelland en ont soupé de ce regard oblique que posent sur l’existence les habitants de quartiers branchés comme Williamsburg. C’est ce qu’ils affirment dans Dear Irony. Ce parti pris pour la sincérité, qui se traduit dans l’efficacité de chansons sans détour inutile, demeure la ligne maîtresse du duo d’amoureux sur ce troisième album, le premier réalisé sous supervision extérieure, celle en l’occurrence de Gus Van Go et Werner F, qui habillent avec soin des refrains qui seraient autrefois demeurés plus squelettiques. Entre country, rockabilly et folk-rock, le plus yukonnais des groupes ontariens pose côté textes un regard désespéré sur le monde et fait toujours valoir deux arguments de poids en la guitare racée de Doucet et la voix vénéneuse de McClelland. Aucun pont ne survivra à leur passage, mais la voiture dans laquelle ils parcourent les routes d’une Amérique mythifiée roule toujours grâce au même puissant petit moteur. Spectacle dans le cadre de Montréal en lumière le 21 février à l’Astral.
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Whitehorse
Leave No Bridge Unburned
Six Shooter Records, 2015
