Sa sortie repoussée le temps que Jeff Tweedy complète un court séjour en désintox, A Ghost Is Born poursuit dans la veine du superbe Yankee Hotel Foxtrot. Une suite logique qui exploite avec succès les éléments expérimentaux de son prédécesseur, effaçant le plus souvent les patrons rock et folk de chansons d’une beauté inclassable. Des guitares torturées y croisent un piano tantôt doucereux, tantôt obstiné, la voix de Tweedy se dissolvant dans des crescendos hypnotiques auxquels le travail du co-réalisateur Jim O’Rourke n’est sans doute pas étranger. Rappelant parfois les Ashes of American Flags et I’m Trying to Break Your Heart du précédent essai tout en obliquant vers des formes plus évolutives, rythmiques répétitives, explosions dissonantes et ballades contemplatives se côtoient comme autant de lambeaux d’une âme écorchée que tous les tranquillisants ne sauraient engourdir. Magnifique.
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Wilco
A Ghost is Born
Nonesuch, 2004