Retour en force du trio de Tampa qui n’avait rien pondu de neuf depuis 1999, We Fight Til Death exploite encore un peu plus la confusion des genres et des époques avec comme seul leitmotiv les dialogues de guitares et une certaine idée de la mélodie et de l’inutilité du refrain. Ce minimalisme qui confine à la négligence évoque autant Faust, le new-wave des annes 80 vidé de ses froides prétentions que des auteurs préoccupés par la richesse du dialogue et des mélodies comme Robert Wyatt. Ajoutez un brin de naïveté, une indolence sixties délibérée, quelques pilules de la famille des hypnotiques, et cette musique envoûtante incessamment renouvelée, lorsqu’elle affiche de bouleversantes puretés un brin folk (A Spring Like Sixty) et surtout lorsqu’elle va doucement nulle part (Nightingale, The Door Is Red), inclassable, innommable, confine au génie des artisans.
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Windsor for the Derby
We Fight Til Death
Secretely Canadian, 2004