Wolf Eyes
Human Animal

On apprécie normalement les musiques étranges et déroutantes, mais malgré tous les efforts, certaines limites s’imposent avec Wolf Eyes. Dans la lignée de son prédécesseur judicieusement titré Burned Mind (2004), le nouvel essai du trio de Detroit se montre aussi agréable qu’une sanglante visite chez le dentiste, si on y ajoutait une meute de charognards affamés nous picorant la cervelle. Vrombissements abrasifs, hurlements macabres, cuivres lancinants et stridents retours de son constituent la matière première de ce violent tintamarre ayant pour principale forme de structure le crescendo apocalyptique. Hard noise, électro-core industriel ou trash abstrait: diverses épithètes peuvent convenir. On sent certes une recherche sonore, les climats de malaise et de terreur s’installent aisément. Mais l’oppressante demi-heure d’écoute s’avère purement insupportable.