Impliquée dans différents projets culturels depuis plusieurs années (Les Momies de Palerme, le lieu de création La brique), Xarah Dion s’est imposée davantage sous son propre nom avec un premier album, Le mal nécessaire, paru en 2014 et sur lequel on a pu (re)découvrir une artiste sensible et tourmentée, distillant son spleen, ses états d’âme et ses combats avec (un faux?) détachement sur une trame synthpop glaciale. L’insaisissable Dion remet le couvert avec Fugitive, un album qui reprend là où le précédent s’était arrêté. Si l’artiste emprunte des chemins déjà bien balisés, elle assume sa «québécitude» en ne se cachant pas derrière un petit accent français à l’instar de plusieurs émules de la synthwave ou de l’électro-pop frenchie du début des années 1980. On parle le même langage musical mais sans parler la même langue. Il y a une certaine retenue dans la démarche de Dion, une retenue qui cache un esprit vindicatif que, quelquefois, on souhaiterait voir jaillir plus violemment. Fugitive car elle voudrait toujours être ailleurs? Fugitive parce que souvent la réalité est trop lourde? Quelle que soit la raison, on a plutôt l’impression que Xarah Dion est là pour rester.
Guide albums
Xarah Dion
Fugitive
Visage Musique, 2016