Tous ceux qui ont déjà eu la chance d’y assister le savent : le OFF, c’est les quatre plus gros soirs de party consécutifs de la Capitale. Un défilé presqu’ininterrompu de prestations uniques et éclatées, où tous les horizons musicaux sont représentés sans discrimination. L’édition 2015 ne fait pas exception à la règle, tout le monde est servi, peu importe ses goûts. J’ai malheureusement dû manquer la soirée d’ouverture, que mes collègues Catherine et Mickaël ont relaté, mais ma première soirée au OFF fut tout l’inverse d’une déception. Je me concentrerai dans ces compte-rendus aux spectacles présentés au Complexe Méduse, haut lieu sacré du OFF.
C’est une formation qui m’était totalement inconnue qui a ouvert le bal, et le quatuor m’a captivé dès les premières notes. Un rock stoner exécuté avec finesse et de façon assumée, on sent très bien que les musiciens maîtrisent tout autant leurs instruments que leurs compositions. Les textes des chansons sont en français et les trois chanteurs sont très solides. Harmonies bien senties et surtout extrêmement bien interprétées. Un groupe à surveiller! Vous pouvez également lire l’entrevue réalisée par Catherine Genest ici.
Fred Woods
Une autre découverte totale pour moi, c’est ensuite le songwriter Fred Woods qui prenait le relai au studio d’essai du Complexe Méduse. N’étant pas à la base un grand fan de musique folk, j’y allais avec un esprit d’ouverture. J’ai finalement été très agréablement surpris par la performance qu’il a livrée avec à ses côtés François Zaïdan (claviers, saxophone, charango) et Alexis Aubin-Marchand (percussions, échantillonnage). Les musiciens créaient des textures très entraînantes, captant toute l’attention du spectateur, berçant la voix chaleureuse et joliment rauque de Woods. Une performance mémorable pour tous les spectateurs, assurément.
fredwoods.bandcamp.com
La longue soirée de musique s’est ensuite poursuivie avec le groupe Les Passagers, que je connaissais un peu mieux que ses prédécesseurs et qui donnaient leur premier show à Québec. Ils ont pris d’assaut la salle Multi avec leur indie-pop bercé de synthés aux textures riches. De retour d’une tournée en Italie, j’ai senti le groupe un peu refroidi par la foule. Bien que le matériel musical était bien livré, on sentait une certaine distance entre les spectateurs et la scène. Toutefois, à mesure que le concert avançait, les gens se sont lentement rapprochés et la fusion semblait sur le point d’arriver lorsque les musiciens ont terminé leur prestation. Malgré tout, ils ont donné au public une performance très honnête, et la voix de la chanteuse a réussi à capter l’attention.
lespassagers.bandcamp.com
De retour du côté du Studio d’Essai, j’ai eu droit à ma déception de la soirée. N’étant probablement pas le public cible pour le genre de concerts que donne Paul Michelo, je ne serai pas trop acide, mais rien ne m’a captivé dans cette performance. La formation livre un rock simple et honnête, mais tout cela reste assez en surface, et la blague l’emporte sur la musique. Toutefois, la blague ne m’a pas fait rire. L’idée d’un personnage mi-poète mi-rockstar avec des allures de Gino, il y en a déjà eu mille. À leur défense, les musiciens étaient solides derrière leurs instruments et aucune fausse note ne s’est laissée entendre.
facebook.com/paul.michelo.1
Un peu refroidi par la précédente prestation, les halifaxois de Walrus étaient ensuite au rendez-vous pour me rallumer complètement. Groupe mythique de leur ville d’origine, ils ont l’air tout droit sorti du Mile-End avec leur look normcore. Mais surtout, quel concert! Des pièces complexes mais accessibles à la fois, des solos de guitare stridents et intenses, une section rythmique plus tight qu’un métronome et une performance vocale hors-pair. Ils ont joué devant un public probablement conquis d’avance, mais qui se sont révélés extrêmement généreux en termes d’énergie et d’ovations. J’ai eu un bon feeling de me faire foutre une volée de musique, et rare sont les groupes qui réussissent à me faire autant tomber de ma chaise. Mon coup de coeur absolu en cette deuxième journée de OFF.
walrustheband.bandcamp.com
Oromocto Diamond
Les enfants terribles de la basse-ville ont clôturé cette soirée de feu avec brio. Le presque légendaire Sam Murdock (que j’ai interviewé ici) y fêtait également son anniversaire, et le public lui a donné le plus beau des cadeaux : une intensité tout ce qu’il y a de plus punk, crachant leurs gorgées de bière sur la scène, lançant des verres presque pleins sur les deux musiciens qui se sont clairement fait plaisir avec ce show. Les riffs de basse acérés et la batterie tonnante ont réussi à faire brasser toute l’assistance.
opononi.com
Une grosse soirée, en tous les cas, que j’ai également immortalisée de quelques photos. La suite demain!