L’Œil de Poisson : Rétrofuturisme en colorama
Teintes bonbons, mobilier géométrique et néons aveuglants. La dernière installation de Nicolas Fleming semble tout droit sortie d’une capsule temporelle d’Expo 67.
Je l’admets sans pudeur: L’Œil de Poisson, c’est pas mal mon centre d’artistes préféré de Québec. En plus d’être follement photogéniques, colorées et souvent ludiques, les expos programmées dans leurs locaux de Méduse sont, à mon sens, totalement en phase avec notre époque.
L’installation fraîchement vernie (dans tous les sens du termes) de Nicolas Fleming ne fait pas exception à la règle. Son oeuvre titanesque se divise en trois parties principales: une sombre scène vide, quatre cubicules qui s’apparentent à des loges et une étrange petite remise.
Les voici en images et dans l’ordre.
À mon passage dans la grande galerie, j’ai eu la chance de m’entretenir avec l’artiste aux talents de menuisier qui manie le verbe avec autant de dextérité que son marteau. Avec Se faire la cour pendant des semaines, Fleming propose une scène vide, impraticable et, par le fait même, un peu déstabilisante. Il utilisera souvent le mot « déception » dans nos échanges; c’est le sentiment qu’il souhaite insuffler aux visiteurs.
Après tout, c’est pas tellement normal que les sièges soient le centre d’attention dans un théâtre!
De l’autre côté, à l’entrée et dans la petite galerie, on peut admirer le travail du Luxembourgeois Mike Bourscheid, chic type formé à l’École supérieure des Beaux-Arts de Berlin. Il nous présente From Me to You, Forever, un corpus d’oeuvres méticuleusement déglinguées.
Il proposera aussi deux performances à la fois musicales et théâtrale, The Goldbird Variations (6 mai) et Lana Del Fizz and the Sons of Wisdom le 13 mai.
Les expos de Fleming et Bourscheid sont présentées jusqu’au 29 mai 2016.
Fondé en 1985, L’Œil de Poisson a donné une chance à BGL dès leurs débuts en plus d’avoir accueilli des artistes comme Marc Séguin et Robert Taite alors qu’ils étaient encore en émergence. Autant dire que c’est une équipe qui a du flair!
580 Côte d’Abraham, oeildepoisson.com
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La splendide Maison de la littérature vibrera au son de la voix de Catherine Dorion et des musiques de Mathieu Campagna. Ils présentent Fuck toute, pot-pourri de textes acerbes pigés sur les blogues anonymes du Québec. Un spectacle qui nous plonge littéralement dans le noir pour une pause d’images et un festin de mots aigre-doux.
Les 5 et 6 mai à 20h, le 7 mai à 21h
Samedi soir, le Mammifest offre rien de moins qu’un sextuple plateau pour le prix d’entrée très raisonnable de 15$. Le duo musico-visuel psychédélique Organ Mood est de la partie, idem pour les transcendants Winnipégois de Royal Canoe.
Ce sera aussi le baptême scénique de Floes, projet électro soul fort prometteur de Samuel Wagner et ses acolytes.
// À écouter: Showdown, le premier single de Floes