Jordan Officer
I'm Free

Jordan Officer serait-il déjà sous l’emprise, à 37 ans, des symptômes de sa crise de la quarantaine? Il n’y a qu’un pas à franchir entre notre diagnostic et ce deuxième album solo digne d’un véritable remède de cheval pour quiconque craint les effets délétères du temps qui passe. Comme certains mâles troquent leur pépère berline familiale pour une fougueuse décapotable à l’aube du gros 40, le guitariste dévergonde son jeu jazz jusque-là plutôt policé et saisit par le collet chacun des blues de cet album préconisant un minimum d’orchestrations (seul le batteur l’accompagne sur quelques pièces) pour un maximum de mojo. Les amplis grésillent comme les rues du New York où a été enregistré ce I’m Free mettant en vedette un musicien en roue libre, qui se saoulera seul dans sa chambre d’hôtel si ça lui chante (I’m All Alone), parce que la vie est courte et le blues un des rares moyens de goûter à l’éternité.

Un avant-goût