Avec six pièces où l’ombre d’une Dalton (Karen) et de Kerouac fleurent bon le roadtrip, Lisa LeBlanc arrive avec ses chansons et sa gueule de lonesome cowgirl, rageuse ou paisible. Épaulée par Emmanuel Éthier à la réalisation, elle livre un maxi où la voix et le banjo de la dame, la batterie de Maxime Gosselin, et la guitare de Jean-Philippe Hébert, sont tout ce qu’il faut pour affronter les plaines dans sa bagnole – pour ne pas dire sa monture tant les arrangements sont construits au rythme de la cavalière en fuite. On la découvre rageuse et puissante avec You Look Like Trouble (But I Guess I Do Too) et Gold Diggin’ Hoedown, où l’imagerie du folk est bien présente. Si elle reprend avec brio la Katie Cruel popularisée par Dalton, elle se démarque aussi avec The Waiting List, où LeBlanc se fait plus songeuse, et couche ses réflexions amoureuses sur un doux folk. Bien qu’elle conclut son EP avec Race Track, une version folk du booty call teintée de whisky, elle nous offre aussi la passe du sifflement envoûtant, perçant la nuit étoilée, sur la pièce-titre. Simple et maîtrisé, ce nouvel EP fouette et relève du voyage, et de la solitude qui l’accompagne.
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Lisa LeBlanc
Highways, Heartaches and Time Well Wasted
Bonsound, 2014