Marie-Pierre Arthur et ses acolytes musiciens François Lafontaine, Robbie Kuster, Joe Grass, Sam Joly et tous les autres, s’amusent toujours aussi ferme sur Si l’aurore, et plongent volontairement dans une esthétique sonore qui effectue le tournant des années 1970 et 1980, où les synthétiseurs magnifiés de Lafontaine rythment le pas, rappelant tantôt la fièvre disco (Rien à faire, Le silence), tantôt la pop qui a forgé la trame sonore d’une jeunesse pas si lointaine (La toile, Dans ma tête). Le tout enveloppe des textes pas si lumineux, signés Arthur et Gaële, complices de la composition des dix titres qui traitent autant de la vie qui avance, des projets qui n’aboutissent pas, des fins rapides, des rêves avortés. Avec des choeurs qui rappellent de bons moments beatlesques (Si l’aurore), un solo de saxophone plutôt marquant de Yannick Rieu en plein Comme avant, Arthur et sa bande se gâtent d’une pop aux accents soul, et manient les progressions avec brio, comme à leur habitude. Avec Si l’aurore, Marie-Pierre Arthur évacue les derniers relents folk qui s’accrochaient à elle et explore la pop progressive un brin nostalgique, avec un plaisir certain et une justesse qui n’a d’égale que la passion de sa troupe.
Guide albums
Marie-Pierre Arthur
Si l'aurore
Simone Records, 2015