Maintenant que tout le monde et sa sœur ornent de cordes ses chansons, pourquoi ne pas faire différent? C’est exactement ce que tente Patrick Watson sur ce cinquième album avec-pas-de-violon et constellé – c’est la nouveauté – de sons de claviers venus d’autres galaxies (tâche assumée par l’ubiquitaire François Lafontaine). Résultat: la joliesse feutrée et féérique que l’on associait jusqu’ici au quatuor montréalais cède sa place à une beauté moins confortable, plus noire et plus étrange, surtout sur la face B très prog, presque floydienne, du disque. En remplacement de Simon Angell à la guitare, Joe Grass dialogue avec la voix de fausset reconnaissable entre tous de son leader, sur des pièces doucement propulsées par des mélodies serpentines qui, elles, s’inscrivent dans ce qu’il convient d’appeler la continuité. Pas de grande révolution donc, que de salutaires réformes.
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