Conçu et enregistré dans la Ville Lumière et sorti en France d’abord, Paris tristesse traverse maintenant l’Atlantique. Quelques années après l’excellent exercice Seul au piano (2011), Pierre Lapointe s’est payé trois jours intensifs au célèbre Studio CBE afin d’y enregistrer ce nouveau chapitre (presque) tout en piano-voix en compagnie du réalisateur Jacques Ehrhart. Des 15 titres du disque, trois sont des reprises follement bien livrées de Barbara (Le mal de vivre), Charles Aznavour (Comme ils disent, seule pièce de l’album accompagnée à la guitare) et Léo Ferré (C’est extra, maîtrisée à en donner des frissons). Si trois des titres de Paris tristesse avaient déjà été dénudés pour Seul au piano (Lignes de ma main, Tous les visages, 27-100 rue des Partances), on retient surtout les nouvelles versions de quelques pièces de choix tirées des plus récents albums de Lapointe (Les callas et Punkt). Je déteste ma vie est ici encore plus déchirante et Tu es seul et resteras seul s’offre un beau second souffle plus en douceur, par exemple. La plus belle maison, seule inédite du disque, s’insère bien dans le catalogue de Pierre Lapointe, explorant des thèmes souvent entendus chez l’interprète, soit la sensualité et le déchirement. Du grand et beau boulot!
Guide albums
Pierre Lapointe
Paris tristesse
Audiogram, 2015