Kevin Parent devra décidément retourner en studio afin d’enregistrer une nouvelle version de sa pièce Ce beau monde-là, car il y manque dorénavant un grand nom de la chanson. En fait, on s’en doutait depuis un bon moment, mais avec Les ombres longues, on sait maintenant qu’Antoine Corriveau a tout pour s’inscrire parmi les poids lourds du paysage musical québécois. Parolier inventif et décomplexé, mélodiste à la fois torturé et débordant d’espoir, Corriveau est en pleine maîtrise de son art avec cette deuxième galette. À cela s’ajoute la réalisation organique de Nicolas Grou, où chaque coup de caisse claire est un coup de poing aux tripes, où les guitares nous tiennent en haleine et où chaque note de piano donne des frissons dans le dos. On pourrait nommer aveuglément des titres et on ne s’en inquièterait même pas mais Noyer le poisson, Je sors dehors et Printemps, printemps sont décidément des chansons incontournables qui font de ce disque un gemme à posséder ultimement dans sa discothèque.
Guide albums
Antoine Coriveau
Les ombres longues
Coyote Records, 2014