« L’exposition Clothed female/Naked Male de Bek Andersen fait scandale à New York ».
Cette dépêche ne date pas de l’ère pré-Warhol. Aussi surréaliste que cela puisse paraître, cette nouvelle-là a été écrite cette semaine. En 2014.
Comme au temps des photographes rebelles dans les années 30 et 60 au Québec, les policiers ont fait irruption dans la galerie « fautive » à la demande des voisins plaintifs. La seule différence, c’est que Maurice Duplessis (ou son équivalent américain) n’était pas là pour exiger la censure, le décrochage des oeuvres.
Vous pensez peut-être que la nudité ne choque que les plus puritains de nos voisins du Sud, les porteurs de bagues de chasteté, les adeptes du protestantisme évangélique? Pas pantoute. Rappelez-vous de ce qui s’était passé ce printemps au Pays de la Loire quand le Front national avait empêché une représentation de Tragédie par Olivier Dubois.
Le Québec et le web n’y échappe même pas. Cet automne, mon propre compte Facebook et celui du VOIR ont été signalés puis temporairement bloqués pour cause de « contenu pornographique ». J’avais partagé mon pré-papier sur un spectacle (magnifique, d’ailleurs!) de la chorégraphe montréalaise Virginie Brunelle. Les seins nus de l’interprète Isabelle Arcand avaient été jugés offensants par mes délateurs.
La plupart du temps, je ne comprends pas comment on peut mélanger art et porno. Le cadre est tellement différent! Sans parler du que les intentions des créateurs de ces images ne sont pas du tout les mêmes.
Le hic, c’est que la ligne est parfois difficile à tracer. Est-ce que c’était de l’art, cette performance de Miley Cyrus et de Robin Thicke au MTV Awards de l’an dernier? Y’a matière à débat.
Suis-je la seule à trouver la société occidentale cruellement hypocrite? Pendant ce temps, les pubs de parfums érotico-chic sont placardées dans les stations de métro et on se sert du corps de la femme pour vendre toutes sortes de produits dans les boutiques ou à la télé. Ce n’est vraiment pas nouveau.
Mais revenons à nos moutons. Qu’est-ce qui choque le plus avec cette exposition présentée dans le quartier Soho? Serait-ce l’inversion des rôles? Le fait d’habiller les femmes et de dénuder les hommes? Même si je n’ai pas eu la chance de voir l’expo, j’ai l’impression que le titre Clothed Female/Naked Male annonce un gros statement féministe. Est-ce que c’est là que le bât blesse?
Selon les journalistes et blogueurs locaux, c’est davantage le caractère peu « famille friendly » de l’exposition qui dérange. Faudrait surtout pas que les enfants – qui vont à l’école ou à la garderie juste à côté de la galerie – ne soient mis en contact avec l’image d’un homme adulte nu.
Elle est loin, mes chers amis, l’époque où on avait des cours d’éducation à la sexualité au primaire. Dans mon temps, il me semble qu’on nous montrait des illustrations de corps nus post-puberté dans nos cours de Formation personnelle et sociale (FPS).
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Vous voulez/pouvez y aller? Clothed Female/Naked Male est présentée à la galerie Rivington Design House de New York jusqu’au 15 août.
Je peux comprendre pourquoi certains voisins de la galerie peuvent être dérangé par l’image qui donne sur la rue. Si on achète un billet pour aller voir l’exposition (qui semble très bien) on fait le choix de voir les images. Je sais que la distinction entre l’art et la porno est facile à faire, mais dans le cas d’une image qui est affichée dans la rue, je comprends où se trouve le problème (qui serait le même je l’espère si c’était un corps féminin).
Sinon, c’est bien dommage que Facebook censure des images d’art, surtout que le site est réservé aux 13 ans et plus, et qu’à 13 ans on devrait être en mesure de comprendre que c’est pour l’art. Dans mon temps (pas si lointain) on avait un cours de sexualité en 6e année donc à 11-12 ans…
S.V.P…
*inversement => inversion
* « le bas blesse » => le bât blesse (comme dans « bâton »)
Merci!
Ceci étant dit, je ne peux m’empêcher de m’inquiéter moi aussi de ce retour graduel de la censure… j’en suis fort perplexe.
Je vais définitivement me coucher moins niaiseuse ce soir. Merci pour ces corrections lexicales, Hélène.
Salut Catherine,
Hélène est probablement française d’origine….yeahhhhhhhhhhhhh des pénis!!!
Est-ce que Catherine a apporté des corrections? Sinon, je ne vois pas la pertinence dans l’intervention d’Hélène…
Mais ce qui me choque encore plus, c’est que personne n’a rien à dire sur le sujet de la chronique de Catherine, sauf relever ses soi-disant fautes.
Quoi? Les pénis de vous intéressent pas? La nudité vous laisse indifférents?
Sans préconiser un retour de la censure, le simple bon sens ne voudrait-il pas qu’on s’interroge un peu plus sur l’intérêt d’exposer un homme (ou une femme, d’ailleurs) nu dans une vitrine pour faire la promotion d’une exposition? Croit-on que sans cette petite provocation, l’exposition n’attirerait pas grand monde? Vive la confiance en soi!
Je ne vois pas en quoi mettre de la nudité dans une oeuvre peut être considéré comme de l’art. Je dirais même que ça manque d’originalité. Tout le monde fait de l’art nue. Que ça soit par la pornographie, dans les pub de bière ou dans des vrai oeuvre d’art dans les grands comme dans les petits musées Faire de l’art nue c’est comme, selon moi, un geek qui fait une joke sur le fait que Mario est drogué parce qu’il a prit des champignons.
Pis je ne vois pas en quoi cette nouvelle est si important qu’il fallait faire un billet de blogue à ce sujet?
Je n’habite pas au Québec, mais en France. Ici aussi, la pruderie est désormais de rigueur !
Quand je pense que, dans les années 1980, des caméras entraient dans les vestiaires de football ou de rugby, filmant en direct à la télévision les joueurs, parfois complètement nus… Je me souviens aussi d’une interview d’un arbitre, sortant de la douche, qu’on voyait de face et en entier pendant plusieurs minutes. Et cela ne choquait personne, car la nudité est une chose naturelle.