Le Mois Multi, qui a commencé ce soir (3 février), présente pour deux soirs seulement Gloria, de Mykalle Bielinski.
Si je n’avais qu’une phrase à vous dire, ça ressemblerait à «Niaise pas comme moi j’ai fait avec Quills au Trident, pis va voir Gloria au Mois Multi.»
Heureusement, je peux vous dire plus qu’une phrase, mais ça va revenir à ça.
Au milieu de trois écrans formant un cercle et créant une projection à 360 degrés, les spectateurs sont assis par terre, les genoux d’inconnus se frôlant parfois. Pendant 45 minutes, de la poésie les enveloppe. Par des mots. Prononcés, chantés ou projetés sur les écrans. Par les images qui dansent autant sur les toiles que sur les spectateurs. Par la sublime voix de Mykalle.
J’ai été touché par sa voix, qui se promenait entre lyrisme et émotion. Une grande technique camouflée par une grande sensibilité. Mise en relief par d’autres couches vocales et des rythmes flirtant avec le trip hop ou un électronique minimaliste, quiconque le souhaite pourrait tomber dans une légère forme de transe.
En revisitant des chants liturgiques, Mykalle semble vouloir nous montrer toute la beauté du monde, nous ramener à une essence oubliée, une main tendue à la liberté et à l’amour.
Citant elle-même Camus, «Je comprends ici ce qu’on appelle gloire : le droit d’aimer sans mesure», Mykalle se dévoile aussi vulnérable que forte. Abandon est amour. Amour est beauté. Beauté est Gloria.
Gloria est présenté deux autres fois, le 4 février, à 19h30 et à 21h, à la salle Multi de la Coopérative Méduse.