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Critique du dimanche: Le retour de Batman

Dans la foulée de Batman vs Superman et de Suicide Squad, avec un Bruce Wayne interprété par Ben Affleck, j’ai réécouté la tétralogie Batman 1989-1997, réalisée par Tim Burton et Joel Shumacher. La semaine passée, j’ai parlé du premier, Batman, avec Michael Keaton et Jack Nicholson.

À noter que ce ne sont pas des critiques en soi. C’est plutôt léger comme exercice, à l’image d’un chauffeur du dimanche.

Aujourd’hui, je continue avec la suite, toujours réalisée par Tim Burton et Michael Keaton en chevalier noir. Le costume a légèrement changé, mais demeure noir et sobre. Même chose pour la Batmobile. On se demande encore pourquoi des gens demeurent dans une ville glauque comme Gotham. Sérieusement, c’est une ville déprimante. C’est gris, lourd, aucune verdure nulle part, il ne fait jamais soleil. C’est pire que l’ancien Mail St-Roch!

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Le retour de Batman (Batman returns)
Sorti en 1992
Réalisé par Tim Burton
Batman: Michael Keaton, Le Pingouin: Danny DeVito, Catwoman: Michelle Pfeiffer, Max Shreck: Christopher Walken

Il y a des éléments sans réponses. Je sais que ça arrive souvent dans un film, surtout un film d’action. N’empêche: comment a fait le Pingouin pour non seulement survivre… mais apprendre à parler? À faire des mathématiques? Qui a éduqué cet enfant jeté dans les égouts alors qu’il n’avait que quelques mois? Un moment donné Batman évoque un cirque ambulant qui aurait pu le recueillir, mais tout ça demeure vraiment flou. Tarzan parlait gorille, Mowgli parlait loup… Pourquoi Pingouin parle anglais?

Je sais qu’en 1992, on était encore loin des iPhones, je trouve quand même que le système du Batsignal laisse à désirer. C’est d’une lenteur hallucinante. Le temps que Gordon allume le phare, que Bruce Wayne le voit, descende dans sa Batcave, se change, embarque dans la Batmobile, sort du Manoir et roule sur une route de campagne (c’est fou à quel point le Manoir est loin de Gotham), … C’est une éternité! Le danger a tout le temps nécessaire pour se saboter ou réussir.

Voici un bon exemple pour illustrer à quel point c’est long à Bruce Wayne de se changer en Batman. Un moment donné, il reçoit Sélina Kyle (alias Catwoman) pour mieux la cruiser et le Batsignal apparait. Il s’excuse et se sauve avec aucune subtilité. Mais Catwoman aussi est tout excitée (parce qu’elle veut péter la gueule à Batman) et elle aussi se sauve. Elle court vers sa vieille voiture qui va mal et elle se change tout en conduisant. Dois-je rappeler que son costume est fait d’un cuir hyper moulant? On se dit qu’elle va arriver trop tard, Batman le grand ninja moderne a bien trop de talent et de technologie. Ben non, les deux arrivent en même temps. Falloir que Catwoman montre ses raccourcis.

Après être tombée de la tour de Max Shreck (par sa faute), Catwoman rentre chez elle, un peu perdue et amochée. Je voulais juste mentionner le fait qu’elle n’est pas très économe et écologique. Presque toutes ses lumières dans son appartement sont allumées.

Autre petite note inutile. La Batmobile est automatique. Je ne l’aurais pas cru.

Batman dévoile vraiment facilement son identité. Ne lui confiez pas un secret, il va finir par le dire! Dans le premier, il s’est montré à Vicki Vale, une photographe, et là, il se montre à Catwoman. À ce rythme-là, ça va faire la une de Dernière heure en quelques semaines.

Les Français, évidemment, ont sorti une étrange traduction, Batman: le défi. Batman le retour devait être trop littéraire comme traduction. Sauf qu’on ne sait pas trop de quel défi parle le titre.

Ça demeure néanmoins un Batman intéressant et l’univers gothique de Burton fonctionne encore. On le remercie d’avoir résisté aux pressions des studios et de ne pas avoir introduit Robin dans cet univers. Danny DeVito est magnifique en Pingouin. Pfeiffer réussit une belle Catwoman. Batman est un peu plus effacé, alors qu’on suit beaucoup les vilains. Ce Batman est quelque part entre la version familiale des années 60 et le très sombre de Christopher Nolan. Malheureusement, ça s’arrête là. Par la suite, ça se gâte pas mal.

La semaine prochaine: Batman III, Batman à jamais (Batman Forever).
La semaine passée: Batman.