Ceux et celles qui, comme moi, demeurent au centre-ville peuvent témoigner. Dans la nuit de vendredi à samedi, un peu avant 1h, qu’est-ce que j’entendais en m’endormant dans mon lit? L’hélicoptère de la Sûreté du Québec qui tournait en rond dans le ciel de Québec. Qu’est-ce que j’ai entendu en me réveillant vers 7h30 le lendemain? L’hélicoptère tournant en rond dans le ciel de Québec!
Ce n’est pas une plainte contre le bruit ici, c’est un étonnement. En me couchant vendredi soir, je me suis demandé si la ville était assiégée par des terroristes et que je n’étais pas au courant.
Dans les fils de nouvelles, ou des réseaux sociaux, je vois des policiers parader sur une rue placardée… et vide. D’ailleurs, il y a cette blague qui circule : sur 50 personnes à une manifestation du G7, il y a 25 policiers, 15 journalistes et 10 manifestants.
Je vois des policiers solidement armés, prêts à faire face à des assauts musclés – comme si les manifestant.e.s avaient aussi des armes.
À voir ce déploiement de sécurité, c’est à croire qu’on confond manifestant.e.s et terroristes. Ce ne sont pas des zones de guerre, ce ne sont que des manifestations.
Bon, parfois, les contestataires brûlent des divans pour bloquer une rue. Parfois il y a du vandalisme. Dans les pires situations, lorsque ça dégénère vraiment, des manifestant.e.s vont lancer des objets sur les policiers.
Néanmoins, les gens qui vont dans la rue pour manifester ne sont pas armés, ils ne viennent pas renverser le gouvernement. Une manifestation de quelques centaines de personnes non armées ne deviendra jamais un coup d’État… Surtout quand ce n’est pas leur but.
Sauf qu’on a beau évoquer les possibles violences pendant une manifestation pour excuser toute cette sécurité, ce n’est pas comme si on attendait ça pour grincer des dents. On a construit ces dernières années une hostilité envers l’acte même de manifester, aussi pacifique et banale soit-elle.
Des femmes marchent dans la rue pour demander qu’on cesse de les violer? Les automobilistes se sentent pris en «otage», parce que leur voie de circulation est bloquée quelques minutes. Des «otages» qui n’ont qu’à faire un détour de quelques minutes pour sortir de leur «oppression».
Que ce soit par des syndicats, des chauffeurs de taxi, des camionneurs, le mouvement étudiant, qu’importe, c’est maintenant toujours dérangeant – sauf si c’est pour le retour des Nordiques ou de la part de La Meute. Il faudrait que ces gens qui veulent être entendus manifestent, mais là où on ne les verra pas et où on pourra s’en foutre.
Dans une zone dite «libre-expression», par exemple, à laquelle on a accès qu’après plusieurs contrôles et bien barricadée.
Si la manifestation ne dérange personne, elle perd sa raison d’être. C’est comme demander aux athlètes de protester, mais seulement dans le vestiaire, loin des caméras, loin du public. Protestez, mais ne faites pas de bruit et ne dérangez personne. Protestez, mais sur mute, et en cachette.
Cette méfiance et surtout cette intolérance envers l’acte de manifester, un droit de base dans toute démocratie, se sont exacerbées en 2012, alors que les gouvernements et les villes ont voté des lois et des règlements pour en diminuer la liberté. Dans une volonté peu subtile de faire taire l’opposition.
Tout le discours politique est construit depuis comme si manifester n’était pas un droit, mais un acte presque criminel, qui doit être autorisé, contrôlé et contenu, comme si c’étaient des menaces à la sécurité – alors que ce n’est pratiquement jamais l’objectif d’une manif.
Pendant un panel de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec de la région de Québec, sur la couverture médiatique et le G7, le ministre et ancien porte-parole de la SQ Robert Poëti disait qu’il fallait penser à ces commerçants, des pères de famille, qui travaillent honnêtement pour gagner leur vie et qui ne méritent pas de se faire péter des vitrines.
Au-delà de l’image très usée du «bon père de famille», c’est vrai que les commerçants ne méritent pas ça.
Mais doit-on présumer que les manifestants, eux, ne sont pas de bons «pères de famille» – ou de bonnes mères de famille? Ces personnes qui prennent la rue ne sont pas «d’honnêtes travailleurs»? Qu’en est-il de leur droit, à eux et elles?
La personne qui en arrache dans la vie dû aux politiques des gouvernements ne mérite pas non plus sa misère. Les Autochtones qui doivent parfois se battre, encore, pour de l’eau potable, ne méritent pas non plus de subir nos lois colonialistes. Ceux et celles qui se battent pour protéger l’environnement sont aussi d’honnêtes citoyen.ne.s.
Je n’encouragerai jamais le vandalisme, mais j’ai bien de la misère à comprendre comment on peut autant s’emporter pour une vitrine pétée mais pas pour une personne qui perd un œil à la suite d’un zèle de sécurité, ni pour un animateur de radio qui propose de tuer des gens qui manifestent.
La circulation va toujours reprendre, la vitrine va pouvoir se remplacer, qu’en est-il des blessures, de la liberté d’expression et de la démocratie?
Le pire, si on enlève tous les reportages sur la sécurité et les manifestations, il reste quoi? Trump qui snobbe le maire de la Malbaie, Macron qui lâche une déclaration vide et des journalistes qui, dans le centre médias, semblent avoir plus de temps à parler de la table de desserts que des enjeux du G7.
Finalement, pourquoi tout ça?!
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Mis à jour: il semble que les hélicoptères n’étaient pas de la Sûreté du Québec ou autres corps policiers, selon cet article du Journal de Québec.
Ce que je lis, c’est qu’on ne semble plus tolérer cette violence qui a lieu lors de certaine manifestation. On se souvient tous des « antifas » qui frappaient au hasard des personnes assez âgées (parce qu’elles portaient un drapeau du Québec ou des patriotes) lors de la manifestation contre la Meute. Ces citoyens qui se sont fait défoncés la gueule, et qui avaient probablement déjà des troubles de santé comme du diabète ou des blessures de guerre, bref, une vie derrière elles, allaient elle aussi manifester ailleurs. Tout est mélanger maintenant donc. Il est devenu compliqué de comprendre ce qu’est une manifestation légitime d’un autre. La priorité c’est de protéger les citoyens. Les casseurs et les aguerries qui viennent d’ailleurs ( comme de l’université Concordia ) profites de ces manifestations pour faire de la casse. Leurs arguments sont légitimes mais rien ne justifie des actes gratuits comme briser des vitrine de magasin qui n’ont absolument rien à voir avec leurs demandes. C’est pas parce que tu brises une vitrine de lunetterie, qui appartient à un entrepreneur qui travaille 80 h semaine, que ton point de vue va être vu ou entendu. Le printemps érable a aussi été contaminé par des groupes comme ça qui s’en prennent à n’importe qui et c’est là que tout a déraillé. Les négociations allaient bon train mais malheureusement tout a été chamboulé par des ninjas munis de lunettes de ski. Les policiers ne prennent plus de chance parce qu’ils savent de quoi ils sont capables et souvent c’est pas progressiste contrairement à ce qu’ils veulent laisser croire. Et je pense bien que c’est à cause d’eux que dorénavant, il sera plus difficile de manifester comme dans les années 1990. Par contre dis toi que lorsqu’un souffle se lève, rien empêche la rue de brûler à nouveau et ça, on l’a constater en 2012. Quand le peuple décide de se bringuebaler rien ne peut l’empêcher et tout es possible à nouveau. On devrait d’ailleurs sortir plus souvent.
Maintenant que Québec et sa banlieue de Pointe-au-Pic sont sur la «mappe» grâce à Just-in-Time et son G-7, que la Vieille Cap a fait la preuve à s’t’occasion qu’elle pourrait gagner la coupe sans qu’il y ait d’émeute dans le beau grand village rupestre, nous pouvons maintenant croire au retour des Bulldogs, sorry, des Nords dirigés par le Pat le Magnifique.
Quant aux hélicos, aux gentils bœufs déguisés en GI Joe on pourrait croire à posteriori à leur inutilité absolue. Toutes les sornettes du type Black Block étaient, aux dires du chef du Troupeau, ce brave pigeon aux épaulettes lourdes de bananes dorées, infiltrés jusqu’au trognon. De menaces en ces qq jours de conférence, il n’y en avait qu’une: le Donald et sa clique de hérauts mal famés.
Pour ce qui est des fouteurs de troubles à lunettes n’avez vous pas vue les photos montrant l’individu ayant fait un salut Nazi devant le parlement habillé en black blocs sur une autre. Je précise je ne suis pas entrain d’excuser les gestes posés par certaines têtes brûlées qui ne cherchent que la confrontation. Je vous invites aussi à taper sur google agents SQ Montebello vous y découvrirai ce que sont les agents provocateurs. Ne pas prendre en compte que plusieurs personnes ont un grand intérêts a brimer le droit de manifester. Chose certaine le climat de peur c’est installé des semaines bien avant l’événement du G7. Que les médias et autorités ont alimentés sans vergogne ont tuer dans l’oeuf le droit démocratique de prendre la rue. Moi même m’y suis pas risqué en sachant très bien comment les choses allaient se passer. Pour ceux que je connais,qui ont osés prendre le risque, se fut un état policier de 3 jours et je trouve pour ma part que les policiers avec leurs armes pointés avaient l’air pas mal plus menacant que les manifestants présent…Je préfère 100 fois mieux la liberté et les risques que cela peu créer. Que la soumission à l’ordre et l’autorité lorsque celle-ci est imposé. Pour une société supposé démocratique plus on avance plus la démocratie(pouvoir au peuple) s’évapore à petit feu…Pour ce qui est de vaut vitrines cassés moi j’ai déja vu des banques ,Mcdo, etc j’aimerais voir vos vidéos de gens cassant les vitrines de petits commercants locaux…