Le port du voile islamique a été comparé au port de lunettes de soleil par une juge de la Cour du Québec. Elle a donc refusé d’entendre une musulmane voilée. En droit, c’est une décision irrecevable.
Le rôle d’un ou une juge c’est d’appliquer la loi. Son rôle ce n’est pas de se comporter comme un politicien populiste.
Tant que les politiques répondent par le vide à la question de la place de la religion dans l’espace civique, il y aura des dérapages. En absence de balises claires, même une juge pourrait manquer de jugement.
Avec un tel dérapage, la juge a embarqué dans la mouvance islamophobe qui gagne dangereusement du terrain au Québec. Elle n’aide nullement la cause de la laïcité.. Les réactions au comportement de la juge, dans les réseaux sociaux, en sont la flagrante démonstration.
Notre défi à tous, c’est de renverser la tendance islamophobe par l’intelligence! La raison. Et un réel désire d’un vivre-ensemble. Cela ne sera possible qu’en réhabilitant le caractère noble de la laïcité. À commencer par rappeler que la laïcité c’est d’abord la liberté de conscience. Toutes les consciences..
La laïcité c’est aussi la neutralité de l’État. En situation d’autorité, un juge prend ses décisions au nom de l’état. Sa neutralité doit être totale. La justice qu’il ou elle doit rendre ne doit souffrir d’aucune partisanerie politique. Encore moins d’une islamophobe clairement affichée.
Jamais le noble objectif de la laïcité ne sera atteint, aussi longtemps qu’il est réduit à une guerre contre une religion en particulier. Aussi longtemps que la laïcité est utilisée davantage pour diviser les citoyens au lieu de les rassembler. Aussi longtemps que des dérapages comme celui de la juge de la Cour du Québec n’alerte pas les politiques pour arrêter les ravages du vide.
Le dérapage de la juge est trop dangereux pour le laisser passer comme une lettre à la poste..
Avec sa charte, le PQ a joué la carte.de la peur et de la division. Il en a payé le prix. J’ai peur qu’avec son silence, le PLQ ne fasse pas mieux.
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https://voir.ca/mohammed-lotfi/2013/10/19/front-commun-ni-pour-ni-contre/
L’erreur que les chroniqueurs anti-PQ font, comme vous, est de ramener ce débat au débat de la charte il y a 2 ans. Comme si c’était le PQ qui l’avait inventé… Relisez l’histoire du Québec Monsieur. Et remontez même jusqu’à Bourassa.
Comme vous dites, ça devient lourd à la fin de vouloir diviser en fonction d’une religion… ou d’un parti politique. Et ça ne règle en rien le besoin de balises.
Je ne suis pas anti-PQ. Je suis souverainiste. Je suis laïque.. Si je rappelle l’erreur du PQ, c’est pour ne pas la reproduire.. Si au moins le PQ c’était inspiré des patriotes, les premiers à imaginer l’idéal d’une société québécoise laïque. Y’avait pas de musulmans à l’époque au Québec. N’est-ce pas ?
Et nommez-moi le problème dans la Charte présentée?
Et nommez-moi aussi par le fait même, une Charte, y compris la loi 101, écrite du premier coup de la meilleure façon?
Savez-vous même que c’est un besoin de balises qui traine depuis bien plus longtemps? Savez-vous que Bourassa a refusé le multiculturalisme de Trudeau et que depuis, il y a un criant besoin qu’on se définissent nos balises?
Alors je repose ma question: Nommez-moi les points dans la Charte du PQ qui empêchait d’aller de l’avant?
Comment croire que le PQ voulait réellement la souveraineté du Quebec alors même que sa stratégie fondée sur une Charte qui ne peut qu’éloigner de lui toute cette immigration musulmane francophone, seule capable de contrebalancer le vote des immigrants anglophone du Quebec ….
C’est la façon avec laquelle la charte a été présentée qui a trahi l’esprit d’une laïcité avec et pour tous:
Tout ce que j’en pense est dans ce lien:
http://voir.ca/mohammed-lotfi/2013/10/19/front-commun-ni-pour-ni-contre/
«le PQ a voulu» ceci, ou cela, sauver sa peau. Je suis désolé, mais vous faites dans un procès d’intention.
Le PQ avait annoncé un an avant vouloir faire cela. Et même en 2006. Par contre, le PLQ qui a promis d’agir ne fait rien. C’est plus honorable à vos yeux, l’inaction bien gérée, que l’action délicate?
Bernard Drainville est toujours demeuré calme, a toujours expliqué sa vision sur les ondes, a mené la charte bien au-delà de ce que j’ai vu faire en politique pour les sujets épineux.
De son salon, vrai que c’est simple.
Dommage d’avoir préféré d’en prendre au messager. Pendant ce temps-là, on donne de l’eau au moulin de tous les extrêmes, quels qu’ils soient.
Désolé, mais ce qui avait été annoncé avant l’élection n’a strictement rien à voir avec ce qui a été présenté. Et surtout de la manière dont cela a été présenté et dirigé.
Sans mettre toute la faute sur la direction du PQ*, il convient de remarquer que le feu couvait sous la cendre et que certains ont volontairement et clairement soufflé sur les braises et apporter un soufflet pour attiser la flamme xénophobe et islamophobe. Non pas tellement par croyance que par intérêt.
Quelques faits:
1) Drainville, fin août 2012, coule son avant-projet au JdM. Et laisse pendant 3 semaines le débat partir dans toutes les directions, sans balises, tout ne refusant d’infirmer ou de confirmer si son avant-projet correspond bien à ce qui a été publié (sous prétexte que les fonctionnaires étaient encore ne train de le rédiger)
2) Au bout de 3 semaines, quand l’opinion publique était déchirée et chauffée à bloc, et que ses adversaires ait dû se prononcer à la va-vite sur un projet fantôme, il finit par sortir son avant-projet. Exactement ce que le JdM avait publié…trois semaines plus tôt
3) Et on lieu d’appeler son projet « charte de laïcité » (ce qui avait été promis), il utilise le terme excessivement émotionnelles des « valeurs québécoises »
4) Et qu’elles sont ces valeurs (j’ai encore le papier qu’il a fait distribué à tous les foyers du Québec où il les énumère sous le titre « Nos valeur, on y tient ! »:
a) L’égalité hommes-femmes, soit-disant atteinte depuis longtemps (malgré tous les faits socio-économiques qui prouvent le contraire)…et menacé.uniquement par…le hijab
b) la laïcité, dont il reconnaît qu’elle est déjà en place, mais qu’il faut (selon lui) améliorer « l’image de laïcité de l’État québécois » et qui ne couvre pas le crucifix que Duplessis a placé en 1936 au-dessus de la tête du président de l’Assemblée Nationale (où tout les députés doivent tourner le regard pour prendre la parole) pour symboliser rien de moins que…la suprématie de l’Église sur l’État, ni les écoles religieuses subventionnées, ni les avantages fiscaux accordes aux églises, ni le conseil des religions qui ont un droit de véto sur les programmes du ministère de l’éducation (ben oui, ça existe encore), mais seulement et uniquement le port de signes religieux par les employés de l’État…et les employés d’entreprises privées faisant affaire avec l’État (écoles privées primaire set secondaires, universités (curieusement pas collèges privées), garderies privées subventionnées, etc,).
Et pas n’importe quel signe. Seulement les signes « ostentatoires », un beau concept inventé vers 2003 par le Front National pour ramasser la laïcité (une valeur de « gauche ») sans choquer sa base en partie intégriste catholique. On interdit le sturbans, hijab, kippa, etc. mais pas les croix portés au cou. Du coup, le 300 infirmières portant hijab sont une « menace » à « l’image de la laïcité de l’État québécois », mais pas les près de 4 500 infirmières portant un crucifix (sondage de la FIQ auprès de ses membres).
Je rappelle que la laïcité de l’État est censée être la neutralité religieuse de l’État, que celui-ci ne doit pas favoriser une croyance religieuse au détriment des autres. Dans le but d’assurer la liberté de croyance et que chacun puisse exercer et afficher sa foi sans discrimination.
c) le patrimoine. Qui se résume au crucifix de Duplessis (qui date de 1936). C’est un peu court comme patrimoine.
Curieusement, la majorité de mes valeurs sont exclus: tolérance, respect la vie, liberté. de parole, démocratie, justice sociale, etc. Même le français comme langue commune n’est pas une « valeur québécoise ». Un comble pour le PQ !
*parce qu’en fait la « crise » a commencé en 2007 avec les médias à la Québécor qui ont carburé en dramatisant des faits divers (curieusement souvent plus reliés aux hassidiques qu’aux musulmans) et avec Dumont qui a failli prendre le pouvoir en sautant sur le sujet (précédemment totalement sans intérêt pour lui et son parti) de « l’identité québécoise ».
(suite)
5) Pour appuyer son projet ? Aucune étude. Ni avant, ni pendant les débat. Pire, il a même INTERDIT aux différents ministères d’en faire.
Pourquoi être informé des faits pour prendre une décision éclairée et avoir une discussion sereine ? Il a préféré (et il l’a répété à de nombreuses reprises) se fier sur des « impressions » (« des gens m’ont dit qu’ils croyaient que… » ou « qu’ils ont l’impression que … »).
Technique sur-utilisée par Harper et ses ministres.
6) Et pendant tout le débat, il a multiplié les déclarations habiles, mais sournoises, pour jeter de l’huile sur le feu. Comme celle sur « l’islamisation croissante de Montréal ».
On parle de « l’image de laïcité » ou de lutte contre les musulmans ?
7) Comme consultation publique on a eu droit à un sondage en ligne, dont il a refusé de donner les textes et dont seuls ses fonctionnaires ont eu accès.
Et comme résultat ? Une analyse du contenu des textes reçus ? Non, simplement une compilation statistique classant les « opinions » (sans égard à leur valeur: Un texte agressif de cinq mots de Joe Bleau ayant le même poids qu’un mémoire de 60 pages écrits par des spécialistes) en « d’accord », « partiellement d’accord », « partiellement en désaccord » et « en désaccord ».
En classant en plus ceux qui s’opposaient à l’article sur le port des signes religieux non-chrétiens dans les « partiellement d’accord » et arrivant au fabuleux résultat (que personne ne pouvait vérifier) qu’une « majorité » l’appuyait donc.
8) Il a aussi tenté de faire glisser le débat sur une lutte entre le « peuple » et « l’élite » (universitaires, juges, etc.) et entre le Canada et le Québec.
Et cela a continué ainsi tout le long du « débat ». Qu’il ne « balisait » pas, ce qui aurait éviter les dérapages (d’un côté comme de l’autre)
(suite et fin)
et la valeur d etout cela ?
Pendant tout le débat, il affirmait que le sujet de l’image de la laïcité de l’État était un principe super-important et qu’il se battrait jusqu’au bout pour faire passer son projet.
De fait, si le gouvernement Marois a reculé sur pratiquement toutes ses promesses (allant même souvent dans le sens contraire), quelques fois même sans même essayer de combattre (comme l’abolition de la taxe-santé), sous prétexte qu’il était minoritaire, ce dossier est le seul et unique sur lequel il a défier l’ensemble des partis d’opposition. Ce qui donne vraiment l’impression qu’il n’y avait que cela d’important pour eux.
Mais…
quelques jours après le désastre du 7 avril, Drainville a enterré son projet, sans cérémonie, d’une simple épitaphe: Interrogé par les journalistes s’il avait l’intention de représenter son projet de loi, il a simplement déclaré: « Le projet est mort ». Exit ce projet vital sur « l’image de laïcité de l’État québécois ».
Ce n’est que lorsqu’il est apparu que son créneau d’origine sur lequel il était entré en politique (réformes des instituions et démocratie) avait été pris par d’autres (en particulièrement Cloutier et Céré) et que les autres avaient aussi été occupés par les autres aspirants-chefs qu’il a déterré le projet mort.
Sérieusement, quand on connaît un peu la sociologie et la communication, il est clair que tout cela est purement électoraliste.
Je compatie avec la communauté musulmane. C’est, à mon avis, celle qui souffre le plus des actions horribles perpétrées par les radicaux et les terroristes, au Moyen-Orient, par la mort et les épurations ethniques et, ici, par une stigmatisation et une méfiance exagérée.
Demander à la population entière de combattre la crainte et l’incompréhension est une solution idéalisée et une tâche longue et titannesque… qu’on doit encourager…
Mais je crois qu’il serait plus réaliste et beaucoup plus efficace que la ou les communautés musulmanes se concertent pour exprimer leur volonté d’enrayer ce processus de radicalisation qui se réclame de l’islam.
Ces communautés devraient logiquement être les plus motivées et les plus en mesure de prévenir, de désamorcer ou dénoncer ces individus qui se radicalisent et qui enveniment les rapports interculturels.
Quel meilleur exemple de bonne volonté de » mieux vivre ensemble » la communauté musulmanne pourrait donner, plutôt que de miser sur un effort de retenue ou d’intelligence de la part des médias qui font les gros titres et leur argent par la dérives des plus idiots d’entre nous….
Dieu sait pourtant que les membres des communautés musulmanes travaillent pour enrayer l’extrémisme. La plupart des succès de la police sont dus justement à la collaboration des plusieurs imams et notables.
Cela dit, il n’existe pas « une » communauté musulmane. Et l’ensemble des musulmans fréquentent beaucoup plus les autres Québécois que la « communauté musulmane ». Cette expression cherche (inconsciemment) à écarter les musulmans de nous pour en faire une « communauté distincte ».
Ce qu’ils ne sont pas et que l’immense majorité ne veut pas être.
Merci Mr Lagassé 🙂
http://voir.ca/mohammed-lotfi/2014/02/21/je-ne-suis-pas-un-musulman-modere/
Cette femme qui a était victime d’une intolérance et d’un manque de jugement flagrant de la part d’une juge mal influencée, un jour été assise dans un bureau avec son foulard devant un haut commissaire d’immigration (québécois de souche) dans son pays d’origine pour obtenir son certificat de sélection pour immigrer au Canada, plus précisément au Québec, se fait dire, vous êtes la bienvenue chez nous vous serez obligée de travailler et payée des taxes, mais, nous ne vous garantissons pas le droit de plaider une cause devant une juge qui probablement n’aimerait pas votre face car elle voit pas tes cheveux! Et bien je n’ai qu’un mot à dire, bravo!, un ostie de bravo! On veut le beurre et l’argent du beurre
Dans la communauté juridique, c’est assez unanime que la juge a été trop loin. En tout cas, c’est ce que je percois des collegues a qui j’en parle..
Pour ce qui est de la Charte, perso je suis en faveurs d’un documents qui met certaines balises minimales a respecter en terme de laicité. Les Québécois, depuis qu’ils ont tourné le dos a la religion, ne savent plus trop qu’elles sont leurs valeurs fondamentales.. Peut etre est il dans de les mettre par ecrit!!
Mais honnetement, je crains un peu le resultat!
Le voile est un choix et non une obligation théologique. Qu’une personne soit capable d’enlever son voile face à un juge. Elle signifie par son geste son indépendance d’esprit et de liberté face à sa croyance. Elle est devant un juge avec son rituel qu’une Cour de justice demande. Elle est face à la justice humaine et non face à son Dieu. Le voile ne poserait pas de problème, mais le niqab, le tchador seraient problématiques !
Il semble avoir un consensus au Québec qu’une enseignante ne porte pas de signe politique, théologique. Rien d’indique qu’une étudiante doit enlever son voile lors de sa formation scolaire mais on va l’exigé si cette même étudiante fait le choix d’être une enseignante.
Désolé, mon cher Marc André, mais tu es dans l’erreur est sans doute de bonne foi.
S’il y a un consensus au Québec sur les signes politiques ou autres portés/affichés par les enseignants… cela ne concerne absolument pas les signes ostentatoires religieux.
Tu trouveras des dizaines (et je n’exagère pas!) et des dizaines d’enseignantes et de puéricultrices (garderies) portant toutes les déclinaisons de voiles islamiques imaginables — le niqab semble réservé à quelques garderies privées.
La disparition de ces symboles et signes convictionnels d’ordre religieux a été envisagée dans le projet de charte de la laïcité que les censeurs de la rectitude politique de tous acabits se sont dépêchés de torpiller (sœur David en tête)….
On a même vu des gens intelligents comme Mohammed Lotfi se faire prendre au piège d’une prétendue islamophobie et tenter de nous convaincre que de dire non à des signes convictionnels (y compris la kippa, d’ailleurs) c’était discriminer les gens de culture/origine/pensée/attachement/foi musulmane.
Comprenne qui pourra !