Il y a 20 ans : Sans Pression – 514-50 dans mon réseau
Anniversaires d’albums marquants

Il y a 20 ans : Sans Pression – 514-50 dans mon réseau

Publiée sur une base régulière, cette chronique vise à souligner l’anniversaire d’un album marquant de la scène locale. 

Chef d’œuvre incontesté de l’histoire du rap québécois, 514-50 dans mon réseau a marqué à jamais notre scène musicale avec son mélange de franglais et de créole ainsi que ses textes avisés, empreints d’une brutale réalité sociale. Dans la foulée de son 20e anniversaire et de sa réédition sur vinyle, on revient sur sa genèse et son impact, en compagnie de SP et de Ti-Kid, les deux membres fondateurs de Sans Pression.

Né à Buffalo, Kamenga Mbikay (alias SP) arrive à Sherbrooke au début des années 1980. D’origine congolaise, ses parents lui apprennent l’anglais et le français. «Au début, mes parents savaient pas qu’on allait s’en venir au Canada, donc ils disaient à mes grands frères de me parler en anglais. Rendu ici, ça a switché, car je devais aller à une école dans ma langue d’origine, et vu que je viens du Congo, ça a été en français. Avec le recul, je pense que ma facilité de mélanger français et anglais, ça vient de là.»

C’est à LaSalle (défunte ville de l’île de Montréal devenue l’un de ses arrondissements en 2002) que le jeune adolescent s’initie au breakdancing et au rap avec ses cousins, quelque part au début des années 1990. Sous l’effigie du collectif Close to Comatoze, Mbikay emprunte le pseudonyme K-Spaz. «J’ai commencé en anglais, car tout se passait en anglais à LaSalle. On se la jouait arrogant et révolté, genre ‘’j’suis le king, j’tue tout le monde’’. J’avais 14-15 ans pis je disais un peu n’importe quoi. À un moment donné, ça s’en venait chaud en ville avec les gangs de rue. J’avais un frère qui était assez deep dans les affaires, et mes parents voulaient pas que j’aille dans cette direction-là. Ils ont décidé de déménagé sur la Rive-Sud pour pas qu’on tombe dans l’engrenage.»

C’est pour des raisons similaires que Jean-Philippe Guillaume (alias Ti-Kid), un Montréalo-Haïtien originaire du quartier Rivière-des-Prairies, arrive sur la Rive-Sud. «Ça a commencé à devenir chaud dans les années 1980 à R.D.P., donc ma mère a déménagé à Saint-Bruno. Là-bas, j’étais tellement turbulent qu’elle m’a ensuite envoyé à Haïti pour quelques années. Ça m’a appris très vite la réalité du pays. J’étais perçu comme un Canadien bourgeois là-bas, on m’appelait ‘’Canadien Cacachien’’. Tout le monde riait de moi, sauf les filles. Ça m’a donné du fuel. Quand je suis revenu à Saint-Bruno à 15-16 ans, dans une polyvalente où il y avait quatre ou cinq Noirs maximum, j’ai vécu une autre forme de racisme. C’est là que j’ai connu SP. Il rappait en anglais et moi, je dansais et je voulais être son DJ.»

«À Saint-Bruno, le choc culturel était complet», poursuit SP. «Aujourd’hui, les gens se mélangent, mais dans le temps, le racisme, c’était vraiment intense. J’ai quand même connecté avec beaucoup de Québécois, et tranquillement, j’ai eu envie de rapper en français. Ti-Kid, lui, il était super motivé. Il rappait pas encore, mais il faisait du break.»

Lors d’un talent show de son école secondaire, SP regroupe plusieurs de ses amis (dont Ti-Kid) pour monter un mini-spectacle, durant lequel il rappe en français pour une première fois devant public. «C’était une madame haïtienne qui gérait l’inscription. Elle nous a demandé notre nom de groupe, et on a répondu qu’on n’en avait pas. Elle nous a sorti une expression créole qui voulait dire : ‘’Vous vous en foutez, vous?… Vous êtes sans pression!’’ C’est elle qui nous a baptisés! On nous a annoncés en tant que Sans Pression ce jour-là», se souvient le rappeur. «L’accueil a été assez tiède, je dirais. C’tait juste des rockeurs qui avaient joué avant nous, ce qui était normal, car on était peut-être 8 personnes sur 3000 à écouter du rap dans le coin. Mais on s’en foutait, on avait brisé la barrière.»

Groupe à géométrie variable, Sans Pression resserre son noyau dur dans les années subséquentes, et Ti-Kid prend sa place au micro, d’abord comme hypeman pour son collègue. Peu à peu, le duo fait sa marque sur la Rive-Sud de Montréal. «Le monde voyait qu’on était très motivés, et ils en redemandaient. Le nom a pris du poids comme ça, et on a pris les choses un peu plus au sérieux», indique SP.

«Un groupe formé d’un Africain et d’un Haïtien de la Rive-Sud, ça nous démarquait des autres. Nos premiers fans viennent de Saint-Bruno, mais après, on a touché des gens de Sainte-Julie, de Saint-Basile-le-Grand, de Longueuil, de Candiac, de Chambly… Le bassin s’est élargi», ajoute Ti-Kid.

S.P. et Ti-Kid. Photo tirée de la pochette de l’album.

Traversant une période agitée, ce dernier doit déménager à nouveau au milieu des années 1990. «Je suis tombé dans la rue. Je pouvais pus aller dans les écoles de la Rive-Sud, donc ma mère a déménagé à Montréal-Nord. J’étais assez délinquant et, surtout, très téméraire. À Haïti, j’avais vu du monde mourir, d’autres se tirer dessus, donc y’a pu grand-chose qui me faisait peur au Canada. Le côté positif de tout ça, c’est que je pouvais partager mes histoires avec SP. Ça nous a amené un autre public aussi.»

Sans Pression enregistre un premier démo, [youtube href= »https://www.youtube.com/watch?v=Y9E_FUC_DOQ »]Au jour le jour[/youtube], en 1997. Pratiquement calquée sur l’esthétique du rap français de l’époque, la pièce intéresse grandement Cédric Morgan, animateur à CIBL (qui avait jadis contribué à la formation de Dubmatique) et fondateur de la toute nouvelle étiquette Les Disques Mont Real. La pièce trouve aussi son chemin à la populaire émission hip-hop de CISM, Le Kashow.

Fort d’un engouement grandissant, le duo est sollicité par les FrancoFolies de Montréal cette même année et se produit sur une scène extérieure aux côtés de Muzion, Cerveau et DJ Blast. «Y’avait du monde en tabarouette. C’était jam pack», se souvient SP. «Oui, le hip-hop est rendu gros maintenant, mais c’était déjà très gros dans le temps. C’est juste l’industrie qui a manqué le bateau.»

Inspirés par l’énorme succès de Dubmatique, les deux acolytes veulent toutefois se distancer de leur approche propre et très franchouillarde pour en adopter une plus cinglante, crue et métissée, entre joual, franglais et créole. En collaboration avec Yvon Krevé, la chanson Zone sinistrée (qui parait en 1998) illustre bien leur évolution. «On aimait bien Dubmatique, mais y’avait toujours quelque chose qui clochait quand on écoutait ça. C’était pas nous, il manquait quelque chose. On voulait rapper comme on parle, comme l’avaient fait KC L.M.N.O.P. et M.R.F. avant nous», indique SP.

La chanson est choisie comme introduction à la compilation franco-québécoise Le défi, qui marque la signature de Sans Pression sous Mont Real, étiquette qui assure également la distribution québécoise de plusieurs albums rap français phares de l’époque (notamment la bande sonore de Ma 6-T va crack-er et Si Dieu veut… de Fonky Family).

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Grâce à ses nombreux contacts et à sa relation professionnelle avec Nicole Bouchard, un ancienne responsable du marketing chez EMI/Virgin ayant lancé la carrière d’IAM au Québec, Cédric Morgan invite ses nouveaux protégés à se produire en France dans le cadre d’une vitrine québécoise en lien avec la Coupe du monde de football.

Ce court séjour permet à SP de «réaliser ben des affaires», notamment sur la portée de sa musique. «On avait des textes assez hardcore, et je me souviens que mon grand-frère me faisait souvent la morale là-dessus. Il me disait : ‘’Si tu fais du rap dans ce style-là, tu vas attirer un style de monde pareil’’ C’est vrai que mes textes étaient assez hardcore… Juste avant de partir, j’me rappelle de la réaction de mon père. Il me croyait pas pantoute quand je lui ai dit qu’on me payait des billets pour aller en France. Il me disait : ‘’On te paie, toi, pour aller là? Tu me niaises-tu!’’ Pour vrai, il capotait ben raide! C’est là que j’ai réalisé que, fuck man, j’m’en vais en France pis je rappe de conneries?!»

Histoires vues ou vécues

Un vinyle regroupant Zone sinistrée et Territoire hostile parait dans la foulée. Pièce emblématique de ce qui deviendra 514-50 dans mon réseau, cette dernière aborde avec un réalisme foudroyant le sort de trois protagonistes empêtré.e.s dans la misère de la rue. «C’est un mélange d’histoires de gens qu’on connait et de choses qu’on voyait aux nouvelles. Y’a aussi un peu de mon vécu là-dedans, mais j’voulais éviter de glorifier des choses de mon passé. C’est pour ça que je parle à la troisième personne. Je voulais me servir de mon expérience pour faire comprendre des choses au monde, sans chercher à me mettre de l’avant», explique SP.

«Y’a quelques histoires de gang aussi là-dedans, des histoires de mon quartier», précise Ti-Kid, qui est absent de cette pièce. «SP arrivait souvent avec les concepts des tounes, et moi, je l’aidais en lui racontant des choses. C’était vraiment lui, le leader du groupe, et moi, j’étais son hypeman.»

Ti-Kid prend toutefois la place qui lui revient dès que la création de l’album commence. Jugement dernier est un bon exemple de la chimie artistique entre les deux amis. «C’est vraiment un texte qui me tient à cœur. Ça raconte mon quotidien de jeune Haïtien, la réalité que je vivais au Québec. Je parle du fait que, quand je marche sur le trottoir, des personnes de couleur blanche marchent avec leur sac plus serré. Je parle du jugement que les gens ont contre les Noirs.»

SP y dépeint également «le côté sombre de Montréal», réfléchissant au passage à son rapport à la religion. «C’est une époque où j’ai souvent eu besoin de me tourner vers une force spirituelle pour continuer. Je dirais pas que je crois en une religion en particulier, mais je crois en quelque chose de plus grand que moi. Encore aujourd’hui, j’me parle souvent à moi-même. J’ai pas d’image de Dieu dans la tête, mais je remercie la planète.»

Composée par Ray Ray, l’un des producteurs les plus reconnus de cet âge d’or du rap québécois (que SP a rencontré par l’entremise de Stratège, rappeur et producteur de trois chansons sur cet album), et rehaussée par le saisissant violon de Kristine Molnar, la chanson incarne bien la signature de l’album. «On cherchait à créer quelque chose de sombre et direct, genre ‘’what you see is what you get’’. On sortait de notre crise d’identité, et c’est vraiment grâce au hip-hop qu’on s’est trouvés. On savait pas c’était quoi faire de la musique, donc on faisait ce que notre cœur nous disait.»

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Dans la même veine, Pathnai à vie (également produite par Ray Ray, qui signe sept pièces sur cet album) est un hommage à «tous ceux qui ne sont plus là», des amis et connaissances qui ont marqué le parcours des deux rappeurs. «J’ai beaucoup d’amis qui sont morts dans le street ou qui sont rentrés en prison. Encore une fois, je mélange des histoires et je romance l’affaire en même temps. Reste que tout ce qui est écrit là-dessus est tiré des rues de Montréal», assure SP.

«C’est une chanson intemporelle, celle-là, car personne ne reviendra jamais des morts», poursuit son collègue. «La chanson parle de notre jeunesse, de nos amis partis ou déportés, de ceux qui sont morts dans des gangs de rues, de ceux qui sont allés en prison et qui ont sauté une coche par la suite.»

Pouki Sa? trace le portrait d’une génération en manque de repères, notamment minée par la violence, le racisme et les conflits familiaux. «C’est l’affirmation de notre génération. On le sait qu’elle est fucked up, mais le message est surtout de ne pas perdre espoir, de continuer à se battre pour comprendre la vie. Chaque problème n’est pas un obstacle ou un échec, mais bien une leçon», philosophie Ti-Kid.

Le rappeur envoie aussi un message important sur Bizness c’est bizness, pièce produite par Raid. «C’est l’idée d’assumer ses choix de vie. Moi, j’étais dans la rue, dans le milieu de la vente de drogues, à faire des affaires illégales, et quand tu fais ce choix, tu dois accepter de dealer avec la trahison, la police, la prison.»

Dans un tout autre genre, L’étage souterrain s’inscrit dans la pure tradition du battle rap. Premier extrait de cet album, la pièce met en vedette Yvon Krevé, une connaissance de longue date de SP. «Quand on s’est rencontrés, Yvon et moi, on était très compétitifs. Tu nous mettais dans une cage ensemble, et c’était comme deux chats dans un bain. Avant d’être amis, on était des ennemis sur le mic. Si on se croisait dans le quartier, c’est sûr que ça finissait en battle. Moi, j’étais perçu comme le gars de Montréal qui habitait sur la Rive-Sud, tandis que, lui, il représentait Longueuil. J’avais un ami qui le connaissait et qui hypait constamment notre rivalité. Ça faisait des flammèches! C’est un peu ça qu’on a tenté de reproduire sur L’étage souterrain

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Composée par Dave1 (producteur montréalais qui allait former le duo electro-funk Chromeo trois ans plus tard), La puff qui défonce est aussi un exercice d’ego-trip, au même titre que Franglais Street Slang, une collaboration avec Comatoze, 01Étranjj et L’Xtrémist. «On voulait créer un cypher à la Wu-Tang, en invitant des gars avec des styles différents sur le mic. On voulait autant du monde de Longueuil que de Montréal ou de Rivière, autant en anglais qu’en français et en créole. On voulait représenter la scène», explique Ti-Kid.

Dans un mouvement rap encore dominé par Dubmatique, LMDS, La Gamic, La Constellation et autres rappeurs au français international, le résultat de cette rencontre jette les bases d’un nouveau paradigme. «On voulait représenter le Québec multiculturel et montrer à tout le monde que le rap québécois pouvait avoir son identité. Les rappeurs qui rappaient en Français de France, ça nous rejoignait pas pantoute!» rappelle SP.

Le studio, un «bootcamp»

Après plusieurs semaines d’écriture, les deux artistes entrent au studio Piccolo, l’un des plus réputés au Québec. Doté d’un budget de plus de 100 000$, 514-50 dans mon réseau est enregistré en l’espace de quelques semaines avec l’ingénieur de son Pierre Messier. «C’était vraiment spécial comme expérience», admet Ti-Kid. «J’ai été propulsé dans les grandes ligues tout de suite et, honnêtement, je l’ai pas eu facile. Je me sentais comme dans un bootcamp, ça niaisait pas. SP était un peu plus à l’aise que moi, mais moi, j’avais pas d’expérience. J’étais là pour apprendre et, surtout, livrer la marchandise.»

«C’était vraiment cool, mais pas facile parce qu’on vivait plein d’affaires dans nos vies», se rappelle SP. «On rentrait en studio, mais après on retournait à la maison, et c’était l’enfer. La musique était la seule chose qu’on avait, sinon on tournait en rond dans le quartier avec les pathnais. C’était sérieux, notre affaire, et notre entourage le savait. Nos pathnais prenaient notre musique en considération. Ils savaient qu’on avait le potentiel de réussir. Ils nous protégeaient et faisaient les conneries à notre place.»

Quelques chansons arrivent spontanément, parfois le matin même d’une session très coûteuse «à 500-600$ de l’heure» en studio. C’est le cas de Signe de la bête. «Je lisais le journal un matin, pis je trouvais ça fucked up. C’est là que j’ai sorti les paroles ‘’Dans la nation du Québec, fais gaffe attention…’’ Je regarde Ti-Kid et je lui dis : ‘’Go! Prends ton crayon pis écris!’’ Il me répond : ‘’Qu’est-ce que tu veux que j’écrive sur tes affaires d’illuminati pis de signes de la bête???’’ Il mangeait ses corn flakes en fumant un joint, pis il s’est mis à écrire!» se remémore SP, en riant. «On arrivait en studio, et on était chargés à bloc. Les gars pensaient qu’on avait pratiqué pendant deux mois, mais non… On était jeunes pis on avait faim. L’adrénaline dans le tapis!»

Photomontage tiré de la pochette.

514-50 dans mon réseau parait en mai 1999. Grâce à l’appui des critiques et de MusiquePlus, qui joue en rotation forte les clips de L’étage souterrain et de Jugement dernier, l’album connait un impressionnant succès et réussit l’exploit peu banal de se vendre à 30 000 exemplaires, recueillant au passage une nomination dans la toute nouvelle catégorie hip-hop du Gala de l’ADISQ à l’automne 1999.

«Personnellement, je me foutais un peu de la popularité. Je créais de la musique pis that’s it», admet Ti-Kid. «Pour rembourser ce qu’on devait au label, ça nous prenait 13 500 copies. Je me souviendrai toujours du moment où on a réussi à dépasser ça.»

«On pensait jamais vendre ce nombre-là d’albums. C’était impossible, jamais de la vie!»  s’exclame SP. «Je dirais même que ça a peut-être été un peu trop pour nos têtes, autant pour nous que pour le label. C’est après ça qu’on a commencé à avoir des conflits. Le monde devient fou quand tout arrive d’une shot.»

Dans la foulée de ce succès, les deux rappeurs accumulent les différends et finissent par se séparer au début de la décennie 2000. Leur mésentente se poursuivra pendant plus de 15 ans – jusqu’en 2017 pour être plus précis. «On était jeunes et innocents», résume Ti-Kid. «En vieillissant, on avait deux modes de vie vraiment différents, et j’avais une vie beaucoup plus rock’n’roll que SP. J’ai fait des conneries dans la rue bien plus longtemps… Lui, il était plus musical et il mettait toute son énergie dans la musique, tandis que moi, c’était pas ma priorité. La musique me donnait une certaine notoriété et de l’argent supplémentaire, elle me permettait aussi de rencontrer plein de gens intéressants, mais elle était pas au centre de ma vie, contrairement à aujourd’hui.»

Vingt ans après cette percée colossale, qui a marqué à jamais l’histoire du hip-hop québécois, les deux artistes sont conscients de l’influence qu’ils ont eue sur le rap d’ici. «Je me sens fier, chanceux et choyé d’avoir participé à ça», indique Ti-Kid, qui évolue maintenant sous le nom de Bazz Pa Bloker. «Y’a beaucoup d’artistes qui ont mis plus d’efforts que moi dans la musique et qui n’auront jamais leur nom sur un album aussi classique et mythique du game. Au-delà de ça, je crois que j’ai surtout accompli quelque chose pour ma communauté et pour les autres artistes qui rappent en créole. Ça peut leur donner espoir de continuer, car 20 ans après, je suis toujours là.»

«Cet album-là, il traverse les époques», poursuit SP. «Le rap d’ici a trouvé son identité à ce moment-là, et je suis surtout fier d’avoir réussi à transmettre des messages importants à travers ça. Je dis souvent aux jeunes rappeurs que, oui, c’est le fun de turn up et de vendre le rêve américain, mais on the real, c’est de la bullshit tout ça. Faut dire quelque chose, c’est ça le plus important.»

514-50 dans mon réseau
en vente ici

Sans Pression et invités aux Francos de Montréal
Le 17 juin à 21h, Scène Bell