La saison 2015-2016 du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui est dévoilée
Guillaume Corbeil fera son entrée sur la grande scène du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui la saison prochaine avec sa pièce Unité modèle, dans une saison également marquée par une variation autour de l’œuvre d’Yves Sauvageau par le metteur en scène Christian Lapointe.
C’est la deuxième saison concoctée par le nouveau directeur artistique Sylvain Bélanger, qui offre sa grande scène à des voix dramaturgiques établies (comme Serge Boucher et Antoine Laprise) comme aux voix plus jeunes (Guillaume Corbeil et Christian Essiambre).
Dans la salle principale
La saison s’ouvre avec Sauvageau Sauvageau, spectacle dans lequel Christian Lapointe fait dialoguer le jeune Yves Sauvageau des années 1970 (Gabriel Szabo) avec le fantasme de l’homme qu’il serait devenu s’il ne s’était pas suicidé à 24 ans (Paul Savoie). Figure marquante du théâtre québécois des années 1970, dont la pièce la plus connue, Wouf-Wouf, n’a jamais été rejouée sur une scène professionnelle, Yves Sauvageau a créé une œuvre avant-gardiste, fragmentaire et indocile, qui mêle amour et politique, poésie et argent, sexe et consommation. L’univers musical du spectacle est signé par le comédien et auteur-compositeur-interprète David Giguère, qui a aussi collaboré avec Lapointe comme acteur dans La république du bonheur. Ça promet.
Après les représentations du Théâtre de la Bordée, à Québec, Antoine Laprise et son équipe du Sous-Marin Jaune emmènent au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui leur folle aventure tolstoïenne, racontant les 2000 pages de Guerre et paix dans un seul et même spectacle. «J’ai l’impression, nous disait-il en entrevue cet automne, que le théâtre de marionnettes et le personnage de Loup bleu, qui agit comme narrateur de tous nos spectacles, nous donnent la liberté de transgresser la forme romanesque. Je ne me donne pas la mission de rendre Guerre et paix digeste et comestible sur scène dans son entièreté; je me donne la mission de débroussailler un certain trajet. Avec la curiosité qui s’impose et avec un regard qui embrasse large, mais avec ludisme.» C’est l’auteur Louis-Domnique Lavigne qui signe l’adaptation.
En janvier, Christian Essiambre et Pierre Guy Blanchard offrent Le long voyage de Pierre-Guy B. Le spectacle mis en scène par Philippe Soldevilla (qui l’a également co-écrit) marche dans les traces des Trois exils de Christian E., œuvre à succès abordant le déracinement identitaire d’un comédien acadien. Cette fois, Essiambre questionne son existence en la faisant rencontrer celle du percussionniste Pierre Guy Blanchard, musicien et éternel bohème qui lui fait se demander si «une vie nomade et anticonformiste est une vie vraiment libre et authentique?».
Suivra la nouvelle pièce de Serge Boucher, intitulée Après. Fait rare, cette pièce s’inscrit dans le prolongement des séries télé Aveux et Apparences, qui ont connu un grand succès sur les ondes d’ICI Radio-Canada Télé et ont fait découvrir l’écriture hachurée et réaliste de Serge Boucher à un plus vaste public. La pièce raconte le «séjour à l’hôpital d’un architecte accusé du meurtre de ses deux jeunes enfants». Dans une mise en scène de René-Richard Cyr, les comédiens Etienne Pilon et Maude Guérin sont en tête d’affiche.
Après avoir réfléchi aux mises en scène de soi et à la recherche de soi-même dans un monde formaté par la publicité (Dans Nous voir nous et Tu iras la chercher), l’auteur dramatique Guillaume Corbeil dévoile un nouveau texte qui réfléchit aux phénomènes d’embourgeoisement urbain. Unité modèle, dans une mise en scène de Sylvain Bélanger, campe son action répétitive et chorégraphiée dans un condo à vendre, où les représentants immobiliers verront bientôt leurs petits rituels pervertis.
Dans la salle Jean-Claude Germain
Au deuxième étage, les artistes en résidence Michel-Maxime Legault et Félix-Antoine Boutin travaillent respectivement sur les thèmes de la maladie mentale (Ce que nous avons fait) et de la rédemption(Un animal (mort)). Également artiste en résidence, David Paquet offrira Papiers mâchés, un one-man-show sous forme de «stand-up poétique».
On découvrira aussi le travail d’Amélie Dallaire, qualifié de «décalé» et «énigmatique», dans la pièce Queue cerise, mise en scène par Olivier Morin.
Également nouveaux-venus sur la scène montréalaise, Jonathan Caron et Julie Renault proposent une satire du monde corporatif dans la pièce Starshit.
Également à surveiller
Le Centre des auteurs dramatiques (CEAD) souffle 50 bougies et prépare une édition festive de l’événement Dramaturgies en dialogue.
Du 1er au 5 septembre, l’événement Après la peur rassemble une dizaine d’auteurs issus de 6 pays francophones, dans un projet Montréal-Bruxelles imaginé par Sarah Berthiaume (Montréal), Gilles Poulin-Denis (Montréal) et Armel Roussel (Bruxelles).