Manif d’art 9 : Comme une odeur de fin du monde
Après avoir embrassé « L’art de la joie », la Manif d’art sombre à l’opposé de ce spectre et propose un corpus articulé autour d’un certain pessimisme environnemental. Un thème qui s’imposait.
La nature se déchaîne et, quoi qu’en disent les climatosceptiques, notre coquette planète risque fort bien de se changer en étuve d’ici à la fin du présent siècle. C’est devant ce constat forcément pas très hop-la-vie que le commissaire Jonathan Watkins a concocté le menu de la neuvième biennale de Québec qui débutera officiellement demain.
Accrochées dans le hall du Pavillon Pierre Lassonde, les affiches tapageuses et habilement traduites de l’artiste tchèque Krištof Kintera donnent le ton. La fin est proche, mais il ne faudrait pas se prendre la tête pour autant . L’humour (noir) est de mise.
La pièce qui suit, sise à même l’entrée de la salle, hypnotise au premier coup d’œil de par sa savante mise en lumière et ses matières organiques. Face à un futur incertain, l’artiste abitibien Daniel Corbeil opte pour l’utopie et nous propose une maquette architecturale ingénieuse.
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Le segment qui suit est consacré au vaste thème de l’exploration. L’artiste audio Caroline Gagné nous y propose Le Bruit des icebergs, une proposition enjolivée d’images vidéo qui porte résolument très bien son titre. Elle est suivie de près par un diptyque de sculptures du Nunavutois Manasie Akpaliapik et une installation aux allures vieillottes du Montréalais Patrick Bernatchez.
Ce dernier rend par ailleurs hommage aux navigateurs et autres découvreurs des temps passés.
Une salle entière est dédiée à la plasticienne Fanny Mesnard, prodigieuse artiste locale en proie à une consécration imminente. Après avoir marqué les esprits en duo avec Isabelle Demers et dans le cadre des derniers Passages Insolites, la Québécoise rejoint les ligues majeures. Nul doute que ses intrigantes créatures imaginaires sauront charmer les visiteurs du musée.
À quelques pas de là, Reno Salvail nous surprend avec des photos macroscopiques… de ses pieds! On croirait plutôt avoir affaire à un ciel étoilé ou des aurores boréales. L’illusion est parfaite.
Finalement, le parcours se termine avec Systemus postnaturalis, une île de déchets électroniques assemblée par le Pragois Krištof Kintera, un jardin de fils qui se répand à la manière de racines sur le sol.
La Manif d’art 9 se tient
du 16 février au 21 avril au MNBAQ
mais aussi dans une myriade de centres d’artistes et galeries privées de Québec et des environs.
Toute la programmation via manifdart.org
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