Rap local : Lou Phelps, vers le sommet
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Rap local : Lou Phelps, vers le sommet

Chaque semaine, cette chronique met en lumière l’oeuvre des rappeurs et des producteurs québécois les plus intéressants du moment. Au programme : entrevue, revue non-exhaustive des nouveautés de la semaine et aperçu des prochains spectacles à voir.

Entrevue //

Signé sous Last Gang Records, étiquette emblématique de la scène indie torontoise, le rappeur Lou Phelps se dévoile sans pudeur sur 002 / LOVE ME, son premier album officiel.

«C’est un album inspiré par un breakup. Ça parle de toutes les étapes que j’ai vécues, incluant mes questionnements sur les raisons de la rupture», confie-t-il à propos de cet opus qu’il a imaginé et pensé comme un album concept. «En fait, c’est surtout l’histoire d’un gars qui est en amour avec une fille mais qui, en même temps, tombe dans les tentations autour de lui. C’est un portrait du bien et du mal que peut contenir chaque relation amoureuse.»

Troisième extrait du projet, Miss Phatty incarne la femme fatale à laquelle Phelps succombe. «C’est une fille que je trouve classy même si elle fume la cigarette. C’est ce qui complémente son style. Dans le concept de l’album, Miss Phatty est une autre raison qui me fait tomber dans le trou, dans la spirale des tentations.»

Honnête dans ses propos et ses réflexions, le rappeur originaire de Saint-Hubert livre ici un projet plus intime et profond que son précédent 001 : Experiments, paru l’an dernier. «La première mixtape parlait plus de moi qui est fly dans une tradition hip-hop très brag rap. Celui-là est plus émotionnel, j’arrête de rapper juste pour rapper. Le but, c’était que les gens écoutent mon album sans skipper une seule chanson.»

002 / LOVE ME est également plus homogène dans sa direction musicale. Réalisé par son frère Kaytranada, avec qui il forme depuis 2011 le duo The Celestics, l’album s’abreuve des teintes future funk très en vogue ces jours-ci. «J’ai vraiment l’impression que je me suis trouvé musicalement avec cet album», juge celui qui a également fait appel à l’éminent trio de producteurs Planet Giza sur cet album.

[youtube]TEqXrpaiiEU[/youtube]

Une première dans sa carrière : il signe également une première composition (Miss Phatty), en collaboration avec son frère. «J’ai fait la maquette et je savais très bien ce que je voulais. Ensuite, mon frère a ajouté la basse et les percussions, des éléments qui ajoutent vraiment une touche singulière à la chanson. Sincèrement, j’ai adoré l’expérience et, à l’avenir, je veux davantage rapper sur ma musique. C’est vraiment un exercice intéressant.»

Autre première : le soutien d’une compagnie de disques reconnu à la grandeur du Canada. «J’aime le fait que ce ne soit pas une étiquette hip-hop et qu’ils aient pris une chance avec moi», dit-il à propos de l’équipe qui a propulsé les carrières de Lights, Arkells et Metric. «C’est vraiment en raison de cette signature que j’ai décidé d’opter pour un album plutôt qu’une mixtape. Je me suis rendu compte que j’étais prêt pour passer à cette étape. De toute façon, la plupart des rappeurs qui sortent plein de mixtapes veulent juste cacher le fait qu’ils ont peur de sortir un vrai album.»

Bien entouré, Phelps espère maintenant obtenir un engouement plus palpable à la grandeur du Canada. Sans avoir été un échec, sa première parution solo n’a pas été le succès qu’il attendait. «J’ai eu plus d’exposure : ma chanson What Time Is It? a joué dans la série Ballers (de HBO), j’ai pu partir en tournée avec mon frère… Mais j’ai été un peu déçu des chiffres de vente et de streaming. Disons que la réception a pas été all that.»

Reste qu’à la grandeur du pays, le nom de Lou Phelps fait tranquillement son chemin. Nommé au denier gala des prix Juno, le rappeur a aussi frappé fort en collaborant avec Jazz Cartier, l’un des rappeurs canadiens les plus en vue des dernières années. Sur le point de partir en tournée, il veut maintenant rejoindre un plus large public chez lui. «J’aimerais que cet album là devienne un classique du rap québécois. En ce moment, je réalise que le Québec est pas vraiment au courant de ce que je fais et j’espère que cet album pourra changer le cours des choses. Peut-être qu’overall, les gens sont pas down que je rappe en anglais. Pour vrai, j’en ai aucune idée, mais je sais que tout ça s’apprête à changer.»

002 / LOVE ME – disponible ce vendredi 21 août

Lou Phelps 002: Release Party – Furco (Montréal), 20 septembre (23h)

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Nouveautés d’envergure //

Koriass revient avec un cinquième album saisissant, La nuit des longs couteaux, un livre ouvert sur sa vie où cohabitent amertume, désillusion et vulnérabilité.

Le jeune producteur Pabst Is An Astronaut présente Get High, premier extrait cloud rap d’un album à venir d’ici la fin de la semaine.

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GrandBuda se fait mordant sur Break It Up.

Le groupe satirique Les Anticipateurs cultive son image machiste avec ce nouveau clip, une collaboration avec le producteur américain Scott Storch, qui a déjà collaboré avec The Roots et Dr. Dre.

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Colo et Tizzo, deux figures importantes de la scène street rap actuelle, s’unissent sur TRVP.

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Tizzo se joint aussi à Corops dans une chanson cinglante à souhait.

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Le Réel Fléau s’autoproclame le «Piège Dieu» du rap à Montréal.

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Avec un flow plus incisif que jamais, MTLord s’allie avec Ness.

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Traversant sa période la plus prolifique en carrière, Flawless Gretzky lance trois nouvelles chansons, dont une qui fustige le rappeur montréalais Kay Bandz.

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D’ailleurs, Kay Bandz fait bonne figure sur ce freestyle qui annonce la sortie de TNTS.

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Richman fait appel à ses camarades Crazylo, Honnie B, Baggies et ParkaOne sur cette pièce produite par 4e Régiment.

Baby Rose se dévoile avec un troisième clip officiel, filmé devant un dépanneur à Beaconsfield.

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MB continue son ascension vers les sommets du rap québécois avec Faya, une collaboration avec Mister V dont le clip dépasse maintenant les 150 000 vues.

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Le vétéran 4Say rejoint son fidèle collègue Snk sur Dernier mot, chanson aux teintes tropicales dansantes extraite de la mixtape CMC.

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Waahli (de Nomadic Massive) y va d’un deuxième extrait en prévision de son album Black Soap, prévu pour le 28 septembre.

Le producteur montréalais Ghostnaut collabore avec le groupe néo-zélandais Raw Collective sur Tribes, pièce jazzy chaleureuse qui donne le ton à l’album From Montréal to Welly à paraître le 26 septembre.

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Le producteur boom bap Alpha Centori lance une nouvelle beat tape, Veteran.

Membre du collectif Tour de manège, le producteur Xixool propose notamment des remix de Gucci Mane, Childish Gambino et Drake sur ce nouvel EP.

Sur cette bande sonore du long métrage documentaire Des histoires inventées, le producteur montréalais Morti Viventear sort de sa signature hip-hop habituelle pour proposer une suite de pièces instrumentales plus atmosphériques, planantes et très inspirantes.

3 shows à voir //

Tizzo + Corops Live Au Club Soda (Tous Âges)

Au sommet de sa forme ces jours-ci, Tizzo amène ses basses lourdes et son flow fougueux au Club Soda en compagnie de Corops.

Club Soda (Montréal), 21 septembre (19h)

LaF | Lancement du EP Hôtel Délices

En vedette dans cette chronique il y a quelques semaines, LaF viendra présenter les pièces de son nouvel EP Hôtel Délices lors de ce spectacle de lancement très attendu.

Le Ministère (Montréal), 21 septembre (21h)

SAiNTRAPEZ II

La deuxième édition de l’évènement thérésien regroupera Rowjay, Charlie Shulz, Lil Lonely et Insomniacboyz.

Le Montecristo (Sainte-Thérèse), 22 septembre (20h)

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