Le 450 a la cote: la Rive-Sud

Plus d’un fin palais rêve de pouvoir profiter d’un éventail de tables de qualité sans avoir à avaler des kilomètres de bouchons pour se rendre au cœur de la métropole (sans parler des déboires de stationnement une fois rendu). Après vous avoir fait découvrir quatre perles de la Rive-Nord, ce sera au tour des quatre adresses suivantes de vous donner envie de migrer vers le sud plus souvent, cette fois-ci.

Le Coureur des bois, Vieux-Belœil

Bordant la rivière Richelieu et faisant face au mont Saint-Hilaire, le Coureur des bois est devenu le restaurant officiel du chic Hôtel Rive-Gauche il y a un peu plus d’un an et demi. Chapeautée par le chef Jean-François Méthot – qui, en plus d’évoluer dans l’entreprise depuis 2009, a aussi passé douze ans aux Trois Tilleuls et quatre au Club Saint-Denis –, cette table en est une grande en soi. Sur celle-ci, les petits producteurs sont encensés, et le terroir, célébré: pintade des Produits d’Antoine, bœuf de la Ferme Eumatimi, cerf de Boileau, pommes de terre de M. Decelles, pleurotes de Saint-Ours, cidre Michel Jodoin, vodka Pur… Ici, la gastronomie ne prend pas de repos, opérant de copieux déjeuners (le favori du chef Méthot consiste en deux œufs pochés avec crêpe, fromage Zéphyr et vinaigrette au chorizo de lapin) aux opulents repas du soir. Les œnophiles le savent, la pièce de résistance du resto demeure sa précieuse cave à vin qui s’est vu décerner le Best of Award of Excellence 2013-2014 par le magazine Wine Spectator. (1810, rue Richelieu)

Mista, Vieux-Beloeil

Dans un cadre enchanteur – en belle saison, sa terrasse est certes l’une des plus belles du coin –­, le Mista rend hommage à la cuisine italienne en l’actualisant avec des saveurs contemporaines. Prisé des résidents du quartier, l’endroit semble seoir à tous les contextes, que l’on soit en famille, en tête à tête, ou entre amis lors de 5 à 7 où l’ambiance généralement feutrée devient survoltée. Côté cuisine, on a évidemment droit aux classiques pizzas et pâtes (toutes les pâtes peuvent être commandées en blé entier ou sans gluten), mais aussi à des recettes plus recherchées comme une pizza aux saucisses italiennes, poivrons rôtis, basilic frais, chili et miel ou des raviolis à pâte fraîche farcis de ricotta, jus de veau aux champignons sauvages, confit de canard et huile de truffe. Le cellier fait la part belle aux rouges et blancs italiens et une carte propose d’intéressants mélanges, comme un cocktail au gin, à la canneberge blanche, à la coriandre et à la lime. À noter: leur menu pour emporter compte presque toutes leurs spécialités, dont la fameuse poutine de gnocchis, confit de canard, champignons et foie gras. (955, rue Laurier)

Bistro V, Varennes 

Après avoir fait du restaurant L’Autre Version un franc succès, le couple de restaurateurs Benoit Marcotte et Stéphanie Gemme ont dit adieu à l’établissement de la rue Saint-Paul, dans le Vieux-Montréal, prêts pour un nouveau défi. C’est à Varennes, où ils habitent, qu’ils ont décidé de le relever avec un jeune chef, Anthony Lussier, en avril 2012. Alors qu’à L’Autre Version, ils servaient une cuisine gastronomique, au bistro V, ils œuvrent dans la bistronomie, soit une gastronomie plus accessible à prix de bistro. Leur spécialité? Les tartares, dont les variétés sont nombreuses, et les accompagnements, audacieux. Bœuf aux olives et tomates séchées, servi sur pain berbère; saumon frais et fumé avec yogourt à l’aneth et caprons, servi sur bagel rôti; canard à la moutarde à l’ancienne et aux amandes rôties, servi sur croustilles de tortillas; thon au soya avec kimchi de concombre et won-ton frit… Ces derniers sont d’ailleurs à l’honneur au resto chaque semaine lors des «mardis crus». Les desserts, qui comptent entre autres un tiramisu à la citrouille et une crème brûlée aux pommes, méritent aussi d’être soulignés. Avec ses tons chauds de rouge et de noir, le décor n’est pas sans rappeler l’ancien de L’Autre Version, et il en va de même pour l’accueil chaleureux qui n’a pas non plus changé. (2208, route Marie-Victorin)

Zyara, Brossard

En ouvrant en 2013, Zyara est devenue la première bonne table de gastronomie libanaise à voir le jour sur la Rive-Sud. Le vaste espace à la décoration orientale moderne et au mobilier design coloré dépayse instantanément, un exotisme rafraîchissant pour un établissement en plein cœur du Dix30. Le voyage se poursuit dans les assiettes, dans lesquelles on trouve bien sûr les authentiques classiques libanais – shawarma, hoummos, baba ganoush, fattouche, taboulé, kebbés – et autres spécialités moyen-orientales adaptées au palais occidental. Dur de choisir parmi la myriade de saveurs et de parfums… Heureusement pour nous, nul besoin de trancher; les menus dégustations permettent de goûter à une douzaine de mezzés froids et chauds. Tout aussi riche est la sélection de boissons qui compte notamment cinq sortes d’arak et une dizaine de vins libanais. En été, on clôt le repas avec panache en partageant une shisha dans le lounge extérieur. (9140, boulevard Leduc)