Le Coureur des Bois : une toile pour assiette
Nous publiions récemment un article sur les artistes professionnels qui s’intéressent de plus en plus à la possibilité d’exposer dans les restaurants… Grâce à une collaboration avec Le Coureur des Bois, le peintre Vincent Cordeau s’est vu offrir une opportunité unique: réaliser une œuvre qui sert désormais de support aux créations du chef Jean-François Méthot.
Connu pour ses mises en assiette spectaculaires, Jean-François caressait depuis un bout de temps déjà l’idée de collaborer avec un artiste-peintre, idée lancée par le propriétaire de l’établissement. «Il voyage beaucoup et cette histoire de toile, on a vu ça ailleurs, mais on a voulu faire différemment», explique le chef.
La rencontre de deux artistes
Dans un premier temps, Jean-François estime qu’il lui a d’abord fallu être assez proche d’un peintre pour qu’il ait le goût de placer son talent au service des arts de la table. «Nous avons pensé à M. Cordeau parce qu’il vient de Saint-Hyacinthe, non loin de chez nous. Ses toiles ont un côté décontracté, plaisant; on les voit souvent avec une coupe à la main…»
Mais voilà, Cordo – son nom d’artiste – ne peint d’ordinaire que des sujets féminins. «Il a accepté de peindre un chef en compagnie d’une femme. Nous avons également discuté de mes valeurs et intégré certains mots-clés comme « artisan » et « passion » au contenu de la toile.»
Cordo, qui a consacré un mois et demi au processus de réalisation de l’œuvre, avoue que la démarche l’a mis au défi. «Je ne voulais pas qu’il y ait un rapport de supériorité, mais bien un rapport d’égalité entre les deux sujets, soit la serveuse et le chef. Je désirais aussi garder chez elle une féminité, mais sans aller dans la sensualité, car l’œuvre se situe dans un cadre de travail.»
Comme à son habitude, l’artiste a d’abord procédé à un shooting photo avec des modèles vivants, l’un deux vêtu d’une veste de chef du Coureur des Bois. «J’ai mis un vrai cadre autour d’eux, ils devaient rentrer là-dedans et se trouver une pose.» Le dernier clic de cette séance aura été le bon: les deux complices y sont représentés tendant une planche de tartare aux clients du restaurant.
Du studio à la table
Pas question de dresser les assiettes directement sur l’œuvre d’art! Celle-ci a d’abord été reproduite, puis fractionnée en 8 morceaux comme autant de pièces d’un casse-tête. Au moment du service, des plaques en verre de taille correspondante sont déposées sur le dessus, laissant apercevoir l’arrière-plan en transparence.
Vous aimeriez bien apercevoir la fameuse toile? Pour le moment, la seule façon de savoir à quoi elle ressemble est de vivre l’expérience gastronomique à la table du chef. «Ces pièces sont destinées à la table du chef qui accueille 6 à 8 convives, précise le chef. Au dessert, je décroche la toile pour leur montrer la création originale et je leur raconte l’histoire du peintre…»
Le Coureur des Bois
Hôtel Rive-Gauche
1810, rue Richelieu – Beloeil
450 467-4477