Les soins esthétiques au masculin

Dans notre société misant sur l’apparence physique et en quête de bien-être, hommes autant que femmes ont de plus en plus recours aux soins esthétiques. Quelle impression laisse cette fine attention accordée au corps pour l’homme qui s’y initie? Antoine s’est rendu à Ville Saint-Laurent au Spa Station 5, qui offre une panoplie de soins. En plus d’une coupe de cheveux, il a reçu – pour la première fois – une manucure et un soin du visage.

Déconstruire les préjugés

Si prendre soin de son corps ne semble plus tabou pour les hommes, il n’en demeure pas moins que recevoir des soins esthétiques est encore davantage associé à la féminité. «Ma crainte en allant là-bas était de ne pas me sentir moi-même. Même si c’est un peu nul de dire ça, j’avais quand même un coup de virilité en moins…», avoue d’emblée Antoine, qui n’avait pourtant aucun préjugé défavorable à tenter l’expérience.

S’il imaginait surtout les ongles et la peau propres du businessman constamment en représentation, il a été surpris d’apprendre que n’importe qui, même les pères de famille, va se faire dorloter. «Il y a des gens qui y vont tous les trois mois, d’autres toutes les semaines», indique-t-il. Les hommes se rendent au spa entre autres pour des massages, coupes de cheveux, soins du visage ou épilation.

Prendre soin de soi, peu importe le sexe  

Première étape du périple d’Antoine: la manucure, mais sans le vernis! On lui a limé et poli les ongles, coupé les cuticules, trempé les doigts. «Les employées te renseignent sur tout ce qu’elles te font, elles te mettent bien à l’aise», explique notre cobaye.

Après une coupe de cheveux dans le salon du barbier, dernière étape: le facial. «C’est ce qui m’a le plus surpris et ce que j’ai préféré: l’analyse de ma peau. Annie, qui s’est occupée de moi et qui fait ce métier depuis 25 ans, a été capable de me dire ce que je mangeais, si je fumais, si je buvais beaucoup de café. Sur notre visage, on voit tout ce qu’on fait», raconte Antoine, impressionné.

Se soucier de sa santé

En fait, au-delà de l’apparence esthétique, il y a aussi ce souci de santé qui n’a pas de genre. «J’étais sur la table et je me disais: « En gros, ça fait 28 ans que je n’ai pas pris soin de mon visage… » Comme on va chez le dentiste pour faire un nettoyage, je crois que c’est quelque chose d’important», précise-t-il.

À refaire? «Pour certaines occasions, j’y retournerai. J’ai vu le résultat et je sais ce que ça va me procurer. Je ne me sentais pas en perte de virilité totale en sortant de là finalement! On a pris soin de moi et j’ai pu relaxer pendant deux heures. Ne pas se sentir viril n’était qu’un a priori qui s’est vite envolé», conclut Antoine. 

Finie l’époque où les soins corporels n’étaient associés qu’aux femmes ou à une catégorie d’hommes. Chez les Grecs, les Romains et les Égyptiens de l’Antiquité, hommes et femmes, riches et pauvres se retrouvaient quotidiennement avant le repas du soir aux bains publics; prendre soin de soi et de son corps tout en discutant politique et religion était tout naturel… À quand un retour de ces traditions?