Le Québécois, ce fin gourmet des boulangeries
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Le Québécois, ce fin gourmet des boulangeries

C’est bien connu, les Français sont gourmands et gourmets. Ils apprécient les bonnes viennoiseries, les macarons et le pain frais. Mais l’intérêt des Québécois pour la pâtisserie ne cesse de se développer. À leur tour, ils deviennent plus gourmands… et fins gourmets.

En 2007, Peggy et Vincent Raffin quittent La Rochelle, dans l’ouest de la France, pour s’installer au Québec avec une petite idée en tête: ouvrir une chocolaterie-pâtisserie. Mais on ne s’établit pas comme ça dans un nouveau pays à la culture et aux habitudes gastronomiques différentes…

«On a travaillé en tant qu’employés pendant un an pour saisir un peu mieux le marché, explique Peggy Raffin. Par exemple, les Québécois mangent beaucoup plus de gâteaux que les Français: pour un anniversaire ou une fête, ils vont acheter un gâteau. En France, les gens le feront plutôt eux-mêmes.»

En 2008, ils ouvrent leur propre établissement à Laval et s’adaptent aux habitudes des «gens d’ici». Selon le couple, les Québécois sont de grands adeptes de gâteaux au chocolat, réservent les viennoiseries pour les fins de semaine et considèrent la baguette comme un produit de luxe.

«Alors qu’un Français achètera sa baguette tous les jours, le Québécois, lui, viendra une fois par semaine à la boulangerie et congèlera son pain», précise Peggy, encore un peu étonnée par cette coutume.

Le couple a en tout cas réussi son pari puisque leur chocolaterie-pâtisserie existe maintenant depuis huit ans. Il faut dire qu’être français quand on ouvre une pâtisserie est souvent gage de qualité. Les Raffin partaient avec un petit avantage. «Souvent on nous dit « Ah, vous êtes français, vous savez faire de bons croissants! ». Mais il fallait tout de même montrer ce qu’on valait», se souvient Peggy.

Aujourd’hui, à choisir entre le client français et le client québécois, la copropriétaire n’hésite pas. «Les Français sont plus méfiants. Ils poseront plein de questions sur les produits en essayant de piéger le commerçant. Les Québécois font moins de manières», lance-t-elle.

«Oui, le Québécois est gourmand… et de plus en plus gourmet! Il sait faire la différence entre un croissant au beurre frais et un croissant d’épicerie. Ce n’est pas forcément le cas de mes compatriotes de l’autre côté de l’Atlantique». Et puis de toute façon, ce sont les Autrichiens qui ont inventé le croissant…

Chocolaterie – pâtisserie Raffin
5285, boulevard des Laurentides – Laval
raffin.ca