Avec l’arrivée ces dernières années d’innovations dans le domaine de l’hébergement comme Airbnb ou Couchsurfing, l’industrie hôtelière doit s’ajuster et se moderniser – sans pour autant se dénaturer. Il s’agit d’un défi de taille, surtout pour les régions moins achalandées du Québec. Plusieurs gestionnaires passionnés de leur coin de pays parviennent cependant à rester compétitifs et à tirer leur épingle du jeu.
Pour François Jacques, gestionnaire du Motel Île d’Orléans, c’est un défi stimulant : « Il faut offrir un service personnalisé à la clientèle et rester près de ses intérêts. Connaître la région sur le bout des doigts est devenu très important. Nous agissons en quelque sorte comme des guides touristiques et nous offrons plus d’activités afin de garder nos visiteurs plus d’une nuit. »
Pour lui, la clé du succès est de parvenir à garder les gens durant plus de trois nuits. Il n’est pas toujours facile d’y parvenir : « Dans le cas du Motel Île d’Orléans, on a remarqué que les gens ont tendance à coucher à Québec et à ensuite partir faire le tour de l’Île d’Orléans en voiture. Nous, on voudrait qu’ils fassent le contraire. » Pour ce faire, il faut être collé à la réalité du visiteur et diversifier l’offre touristique pour lui offrir un service-conseil ciblé.
Les activités sont souvent offertes en collaboration avec d’autres joueurs de l’industrie touristique locale. Elles permettent aux visiteurs d’avoir une gamme de services plus diversifiés :
« Les établissements comme le nôtre doivent s’en aller vers une formule touristique dite tout-inclus, en combinant des services dans un seul et même séjour clé en main adapté aux besoins du client, souligne François Jacques, bien déterminé à faire connaître sa région aux gens. Par exemple, à l’Île d’Orléans, il y avait une panoplie de bed and breakfasts, mais avec la réalité d’aujourd’hui et la compétition, ceux-ci ont fini par fermer car les gens trouvaient qu’il n’y avait rien à faire! Voilà pourquoi il est essentiel de se démarquer dans ce que l’on propose aux gens. »
Briser les préjugés du motel
À l’Île d’Orléans, l’offre touristique s’articule principalement autour de quatre axes : l’agro-tourisme, le côté historique, maritime et artistique. À chaque région sa particularité et à chaque hôtelier de la présenter aux touristes…
Autre défi pour un établissement hôtelier : attirer les entreprises, qui ont parfois tendance à opter pour de grands hôtels commerciaux pour leurs réunions ou séminaires… Un modèle touristique, axé sur la découverte de la région, permettrait à ces entreprises de bénéficier de plus d’activités plaisantes et stimulantes de teambuilding lors de leurs réunions : « Ils pourraient faire des demi-journées de vélo, de kayak, de golf, tout en admirant la beauté d’une région », indique François Jacques. Sans devenir une véritable agence de voyage, il faut néanmoins agir comme tel.
L’hôtelier exprime également sa volonté de « briser le carcan » du motel, un mot qui a parfois une connotation : « Les gens associent le motel à quelque chose de sale et de laid. Je crois qu’il faut briser cette image-là en offrant une différenciation touristique. Dans notre cas, on garde un côté vintage des années 70, situé dans un bel environnement et qui offre une vue panoramique de Québec. Il faut casser l’image de motel sur le bord de la route en présentant aux visiteurs un environnement vraiment plaisant. »
Auberge & Motel Île d’Orléans
507, route Prévost – Saint-Laurent-de-l’Île-d’Orléans