Vie

Artisanat : le défi du recrutement

Les chiffres sont enthousiasmants : le Québec est passé sous la barre des 6% de chômeurs il y a quelques semaines. Dans cette situation de quasi plein emploi, certaines entreprises doivent se renouveler sans cesse pour garder leurs salariés et continuer de se projeter vers l’avenir. C’est le cas de la boulangerie Arhoma.

« Recruter aujourd’hui est plus compliqué que jamais, explique Ariane Beaumont, fondatrice de la compagnie. On sent que le marché de l’emploi est très dynamique et que les travailleurs ont beaucoup de choix. Notre structure fonctionne sur plusieurs métiers ; pour les boulangers et des pâtissiers par exemple, il y a moins de roulement. C’est pour les livreurs, les emballeurs de nuit, le personnel de ménage et le service à la clientèle que c’est plus compliqué. »

Ces secteurs d’emploi peuvent être considérés comme moins nobles et donc on y travaillera de façon plus ponctuelle. « Il n’y a pas si longtemps, le métier de boulanger ne faisait pas rêver grand monde non plus! C’était mal perçu, un métier dur, éreintant, pour lequel on se lève tôt et on sort plein de poussière… Mais aujourd’hui le virage a été pris : de plus en plus de gens souhaitent se lancer dans l’artisanat, il y a quelque chose qui bouge! »

Se démarquer comme employeur

La chance pour les artisans alimentaires et les métiers de bouche se trouve dans les PVT (Permis Vacances Travail). Les étrangers dotés de ce permis arrivent très nombreux tous les ans et pour beaucoup d’Européens « ces professions sont beaucoup mieux perçues que par les Québécois ».

Quoiqu’il en soit, la demande est là et chez Arhoma on a fait en sorte de développer un bon outil de travail et une philosophie basée sur la remise en question. « Il faut se démarquer comme employeur, proposer des avantages, offrir des assurances collectives. On le fait déjà depuis neuf ans, mais il faut continuer car la création d’emploi, c’est très important pour nous. Ce sont des métiers qui sont beaux et il faut montrer que c’est autre chose qu’un emploi temporaire. »

Être en avance pour transmettre leur savoir-faire. Surtout pour cette compagnie artisanale pour qui la priorité aujourd’hui est de créer 110 emplois pour ses deux boulangeries. Mais est-ce qu’il n’y a pas à craindre qu’elle perde justement, sa patte artisanale? Ariane Beaumont est catégorique : « Nous voulons et nous resterons une boulangerie artisanale. Qu’on soit 5 ou 110 dans la boulangerie, on fait et on continuera de faire le pain de la même façon. » Chez Arhoma, c’est tout simplement plus de mains pour faire plus de pain.

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