Mode : un autre regard sur la fourrure
Après avoir été décriée pendant de nombreuses années, la fourrure fait un retour en force. Elle a cependant une toute autre connotation aujourd’hui et prône une éthique bien plus attractive que celle de marques utilisant les services d’usines situées en Chine ou au Bengladesh.
« Il est important de démystifier le secteur de la fourrure, dit d’emblée Marco Tremblay, co-propriétaire de la boutique Bilodeau ouverte depuis peu au Centre Eaton de Montréal. L’image du blanchon qu’on assassine à coups de couteau, ça n’a jamais été vrai. Et les pratiques barbares n’ont jamais fait partie du code de conduite Bilodeau. »
Cette marque québécoise créée en 1997 par le taxidermiste Mario Bilodeau dispose aujourd’hui de plus de 400 points de vente à travers le Canada et jouit d’une excellente réputation. Encore faut-il savoir comment des professionnels de la trempe de Bilodeau travaillent pour oublier la publicité négative dont la fourrure a fait l’objet depuis une bonne vingtaine d’années.
L’éthique Bilodeau
Oui, les trappeurs existent toujours en 2018. Ce sont eux qui fournissent en panaches, peaux et même graisse d’animaux sauvages des entreprises comme Bilodeau. « Toutefois, il faut avant tout les considérer comme des gestionnaires, précise Marco. Ce sont de grands amoureux de la nature et des animaux, qu’ils observent de manière très étroite avec des scientifiques pour s’assurer que les populations soient préservées. »
Une multitude de contrôles sont également effectués par les autorités, surtout au Canada, sur les bateaux de chasseurs de phoques, dans les forêts et jusque dans les boutiques. « La traçabilité des matières premières est essentielle chez Bilodeau, qui n’utilise aucune fourrure d’élevage et respecte à la lettre les quotas des ministères. »
Des espèces envahissantes
Certaines espèces d’animaux sauvages dont on peut utiliser la fourrure sont devenues très populeuses, voire envahissantes. C’est le cas par exemple des phoques qui écument les bancs de morues le long des côtes, mais aussi des castors, des coyotes, des ratons-laveurs et même des ours bruns dans une certaine mesure.
« On nous encourage à les chasser car ces animaux déséquilibrent le milieu naturel et la faune qui y habite. Par contre, il est maintenant interdit de chasser les caribous à peu près partout car leur nombre est en déclin. »
Vêtements naturels vs. chimiques
Lorsqu’on sait que la majorité des vêtements que nous portons sont fabriqués à partir de pétrole et de substances chimiques, qu’ils ont souvent une courte durée de vie et sont produits dans des conditions humainement discutables, on peut être enclin à repenser ses habitudes de consommation.
Comme le souligne Marco, « en 2018, ne serait-il pas temps d’oublier le jetable, le polluant et l’esclavage moderne, pour revenir à des matériaux naturels, durables et respectueux de notre environnement? Une paire de mitaines Bilodeau, on peut la garder une bonne dizaine d’années sans avoir à en changer et en profitant d’un grand confort. Ce n’est pas le cas de celles en tissu synthétique que l’on trouve sur le marché. »
Cet exemple est aussi vrai pour les manteaux, bottes, foulards, tuques et accessoires. Et même pour des produits plus nichés comme les peluches, que les employés de Bilodeau confectionnent à partir de retailles, du savon à base de gras d’ours, ou encore des portefeuilles en cuir de queue de castor.
« Nous respectons les animaux et les utilisons le plus possible, du museau à la queue. Le reste retourne à la terre, il n’est pas jeté aux poubelles. » Autant d’éléments qui nous donnent une autre perspective de la fourrure…
Bilodeau Boutique
705, rue Sainte-Catherine Ouest – Montréal
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