Une bande de joyeux lurons
Quiconque pousse la porte de la boutique X20, rue Saint-Joseph Est, voit bien qu’il n’entre pas dans une boutique ordinaire, et pas seulement à cause des produits. Les employés y sont aussi pour beaucoup.
Caroline Décoste
Espace Nouvelles / Boutique Voir
« J’engage toutes sortes de gens. C’est sûr que la boutique, c’est vu comme une place cool, underground, mais on n’embauche pas que des marginaux. J’en ai même une qui étudie en comptabilité, c’est la plus straight de la gang! » s’exclame Samuel Phelps, le gérant. Plusieurs de ses employés sont même d’anciens clients de longue date, qui ont fini par être embauchés dans leur magasin préféré. Beaucoup aussi sont là temporairement, pour l’été ou pendant leurs études, en attendant de travailler dans leur domaine. « Quand les gens quittent, c’est principalement parce qu’ils ont trouvé un emploi dans leur champ d’études. Sinon, les employés sont vraiment fidèles! » Chose rare dans le domaine du commerce au détail, plusieurs « X20iens » sont là depuis des années, une dizaine dans le cas de Samuel.
Cette fidélité, qui se voit forcément dans le service à la clientèle, comment le gérant l’explique-t-il? « On n’est pas tannants! » rigole Samuel. « Pour vrai, comme on n’est pas à commission ici, on encourage beaucoup la camaraderie, le sens de la débrouillardise et l’entraide. Quand un employé est dans le jus, les autres vont venir l’aider, même si ce n’est pas leur client. Il n’y a pas de stress. Même dans les périodes de rush, on est de bonne humeur! »
On ne s’étonnera pas non plus de parfois croiser chez X20 les enfants des employés. Samuel ne s’en cache pas, lui qui amène parfois son petit bonhomme en boutique quand il ne peut faire autrement. « On est accommodants, on comprend ça. Les clients sont compréhensifs, même qu’ils aiment ça! On a reçu de bons commentaires. Des enfants, ça rend de bonne humeur! » C’est aussi ce qui fait de la boutique une destination commerciale sans pour autant avoir perdu son esprit de commerce de proximité. D’avril à octobre, et surtout à la rentrée scolaire, le magasin grouille de clients venus de partout en ville pour s’équiper en Converse, Dr. Martens, Kickers et autres. Et jamais la « bande de joyeux lurons », comme ils aiment à se décrire, ne perd le sourire.