La Barberie : plaisir houblonné

Si les trois barbus à l’origine de La Barberie ne font plus partie de l’aventure aujourd’hui, on leur doit tout de même une fière chandelle. En 1997, ils ouvrent dans Saint-Roch, alors pas mal moins branché comme quartier, un salon de dégustation destiné à mettre en valeur leurs créations brassicoles. D’abord destinés aux restaurants et bars en recettes exclusives, les brassins trouvent rapidement leur place dans le coeur des amateurs de bière de la ville.

À ce jour, pas moins d’une soixantaine de recettes sont en rotation dans les fûts, selon la saison. Et toutes sont le fruit du travail de membres de la coopérative. L’entreprise, très engagée dans le milieu social et communautaire, fait la promotion du travail coopératif non seulement à l’intérieur de son organisation, mais aussi en tant que membre du Réseau de la coopération du travail du Québec et de la Table des microbrasseries coop.

Des contacts avec d’autres microbrasseries du Québec naissent des collaborations, comme celle avec La Korrigane, aussi dans le quartier. Cette collabo a mené à la création d’un brassin commun nommé La Démone de Saint-Roch. Au moment d’écrire ces lignes, il ne restait que quatre fûts de cette blonde paille forte. C’est dire que la collaboration a bon goût! Et, aux dires de la direction de La Barberie, ce ne sera pas la dernière création en duo : il y a tout un intérêt pour ces brassins à quatre mains (ou plus).

En plus des brassins communs, toutes sortes de tendances émergent dans la bière. Selon Isabelle Rodrigue, responsable des communications et du marketing à La Barberie, les IPA houblonnées, avec beaucoup de saveur, plaisent aux amateurs ces temps-ci. Les connaisseurs, eux, apprécient le goût authentique de la cask, non pas un type de bière mais une forme de conditionnement, à peine plus froid que la température ambiante.

De même, les bières aux fruits, très rafraîchissantes, ont toujours beaucoup de succès l’été. Et s’il est un classique à La Barberie par temps frais, c’est la Sangribière, une rousse légèrement amère aux arômes d’agrumes. Petit secret qui n’en est pas un : il n’y a pas de bouffe à La Barberie, ce qui n’est pas un défaut. Loin de là! On apporte son lunch ou on fait livrer. Ça ajoute à l’atmosphère de franche camaraderie qui caractérise l’endroit.