La bouffe thaïe, ça se définit comment?
Si la cuisine thaïe est relativement en vogue ces derniers temps et que les mangeurs les plus avertis ont tous, au moins une fois, dégusté un pad thaï, ses origines et son inspiration restent relativement obscures, à tout le moins au Québec.
L’engouement pour la cuisine thaïe a les mêmes origines que sa relative obscurité. C’est que la cuisine thaïe ne peut être définie à partir des grands courants de la cuisine, c’est-à-dire les arts culinaires français, italien, chinois, japonais, indien, arabe.
En fait, « la Thaïlande n’a jamais été colonisée par les Occidentaux, contrairement à plusieurs des pays avoisinants. Il n’y a donc pas d’influences occidentales dans la cuisine thaïe », explique Dr Sirijit Sunanta, professeure à l’université Mahidol de Bangkok. Elle est également auteure d’un article scientifique nommé The Globalization of Thai Cuisine, publié en 2005.
Selon David Thompson, l’homme qui est aujourd’hui reconnu comme étant le plus grand chef de toute l’Asie, la cuisine de la Thaïlande peut être séparée en deux entités: « [La cuisine traditionnelle thaïe], c’est ce qui était – et qui est toujours – cuisiné à la maison. Elle est basée sur le riz, partagée, placée au milieu de la table. » De l’autre côté, on retrouve la bouffe de rue, qui a été « influencée par la Chine, puisqu’à base de nouilles. » Le restaurant du chef Thompson, Nahm, à Bangkok, a été nommé plus grand resto de toute l’Asie par les gens de The World’s 50 Best, responsables de listes des plus grands restos du monde.
Puisque le palais québécois gagne à être éduqué, au restaurant Siam, situé au DIX30 à Brossard, on offre une cuisine traditionnelle thaïe aux côtés de plats plus accessibles et plus connus.
Selon Linda Cheng, directrice du développement des affaires au groupe Satori, qui lui est propriétaire du Siam, les débutants peuvent commencer leur expérience culinaire en douceur.
« Notre plateau dégustation nous représente très bien: il permet de goûter à plusieurs de nos entrées. Et sa présentation sur un plateau tressé recouvert de feuilles de bananier est très appréciée car exotique. »
Sur le menu, quelques plats connus et accessibles, provenant parfois de l’extérieur des frontières de la Thaïlande, mais toujours apprêtés à la sauce Siam, côtoient certains plats plus pointus. Le plateau dégustation combine les rouleaux printaniers et impériaux vietnamiens, les satays de poulet malaisiens, les wontons au canard chinois et les crevettes frites. Ce plateau dégustation côtoie, sur le menu du Siam, des plats plus obscurs, tels le yum gai, salade d’herbes indigènes et de poulet, ou la célèbre, mais toujours surprenante, salade de papaye verte, acidulée et très piquante.
Chef Thompson, qui est d’origine australienne et qui habite Bangkok, essaie d’être relativement traditionaliste. « Je suis plutôt fidèle aux recettes anciennes. Je n’ai pas la latitude d’un chef qui est né dans cette culture culinaire, donc j’essaie d’être plus fidèle aux recettes que certains autres chefs thaïs. Je n’ai simplement pas cette flexibilité. »
Au restaurant Siam, le chef Panithit Chumme, lui, est né en Thaïlande. Peut-être est-ce cette latitude qui lui permet de mettre au menu des spéciaux du chef, tel son fameux cari rouge au canard laqué?
9130 Boul. Leduc
Local 210 (2e étage)
Brossard (Qc)
450-445-4141