Dépôt organique : Local et/ou bio?
Le dilemme entre manger local et manger bio est bien réel. Est-il possible de se nourrir en bio en utilisant seulement les produits locaux?
Nous connaissons tous l’effet de l’hiver sur le prix du panier d’épicerie au Québec. La provenance des aliments est forcément affectée.
Selon Khal Hak, propriétaire de Mondiana et du Dépôt organique, c’est un enjeu de production. "Ici au Québec, on produit peu en bio. En fait, on produit peu à la base, puisque la saison est très courte. Et puisque les producteurs bios ont plus de pertes que les producteurs conventionnels, on se retrouve avec des petits volumes. […] C’est pour cette raison que nous devons importer beaucoup des États-Unis," confie M. Hak.
Le propriétaire affirme que la majorité de ses clients sont jeunes – "de jeunes parents ou des étudiants", selon lui – et cette clientèle, plus que quiconque, est consciente des enjeux auxquels la société d’aujourd’hui fait face. "Ça commence avec les jeunes parents. Ce sont eux qui sont les plus conscients du lien entre la santé et ce qu’on met dans notre corps. Manger santé, manger sans GMO… l’avenir du marché, c’est vraiment ça", explique-t-il avec assurance.
Aussi, faire compétition aux grandes chaînes de l’alimentation au Québec peut être compliqué. "Les grandes chaînes chargent un frais de listing aux producteurs, explique M. Hak. Si je veux avoir mon produit sur leurs étagères, ils vont me charger le gros prix. Évidemment, les grandes entreprises ne s’inquiètent pas de payer ces frais. Les plus petits, ça leur fait très mal."
Et c’est pour cette raison que le Dépôt organique, entre autres, s’efforce de faire affaire avec une majorité de producteurs locaux. Ce n’est pas toujours facile, cependant. "On essaie de faire affaire en Ontario. Ils ont des serres et sont bien préparés à faire face à la demande", décline M. Hak.
Bien sûr, ce dilemme – bio ou local – n’est pas absolu. Mais parfois les apparences peuvent être trompeuses.
"Certains des produits faits au Québec ont des matières premières qui viennent des États-Unis! Et on ne produit pas en grandes quantités. On ne sera donc jamais au même niveau", déplore-t-il.
Pour nourrir sa petite famille ou pour avoir de bons produits même sur un budget d’étudiant, il est possible de le faire, à la fois en bio et avec des produits locaux. Il suffit de chercher un peu!