La cuisine turque, la grande inconnue
On dit «cuisine turque» et vous entendez «kebab»? Vous êtes loin du compte. Et pourtant, vous n’êtes pas à blâmer… Selon Fisun Ercan, chef turque des restaurants montréalais Su et BarBounya, ce sont les Turcs eux-mêmes qui entretiennent en partie la confusion: «Si on ne représente pas ce qu’on a, les gens ne peuvent pas savoir. Les kebabs, c’est surtout plus facile pour ceux qui les font. Un bon morceau de viande grillée entre deux tranches de pain, tout le monde aime ça…»
Une fois qu’on renonce au kebab comme représentant emblématique de la cuisine turque, on découvre qu’elle respecte les canons méditerranéens: beaucoup de fruits et de légumes, peu de viande et de gras saturés, des produits laitiers en quantité modérée – surtout du yogourt et du fromage –, des noix et légumineuses, et même de l’huile d’olive dans l’Ouest. Ce n’est cependant pas un copié-collé de l’Italie ou de la Grèce, car sa position géographique et sa longue histoire en ont fait un carrefour des cultures occidentales et orientales.
Manger façon mezzé
La Turquie, c’est aussi le mezzé, une tradition de la gastronomie proche-orientale qui consiste à disposer sur la table un ensemble de petits plats à partager de manière conviviale. «Sucré-salé, le déjeuner se compose de miel, de deux ou trois sortes de fromages, d’œufs, olives, tomates, concombres, noix et légumineuses… On s’installe et on grignote. On fait ça avec les amis et la famille, dans une atmosphère de conversation. En fait, on aime tellement le déjeuner qu’en revenant du travail le soir, il arrive qu’on sorte les assiettes avec les restes du matin et qu’on recommence à déjeuner!», explique Ercan en riant.
Il y a quelques semaines, la chef a lancé son propre blogue (www.fisunercan.com) où elle espère partager son amour de la cuisine turque… mais pas que: «Il y a tellement de sujets dont j’ai envie de parler! Oui, j’ai pris une mission, celle de représenter moi-même la cuisine turque à Montréal, mais maintenant c’est comme si je n’avais plus le droit de toucher à d’autres sortes de cuisine. Je suis critiquée, mais je le fais quand même…»
BarBounya
234, avenue Laurier Ouest – Montréal
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