La sommellerie à l’ère des Y
L’intérêt des jeunes vingtenaires et trentenaires pour le vin ne se dément pas, et ce autant devant que derrière le bar. Portrait de deux jeunes sommeliers de Québec qui oscillent entre tradition et découverte…
Pour Joëlle Lavoie et Mathieu Saint-Amour du restaurant L’Échaudé, dans le Vieux-Port de Québec, il ne fait pas de doute que la génération montante de la restauration est passionnée par le vin. «Au resto, c’est le fun: la plupart des serveurs ont leur cours en sommellerie ou ont plusieurs années d’expérience dans le domaine. Tout le monde partage la même passion pour le vin, ça bonifie l’expérience client», explique Joëlle.
Son collègue renchérit: «Je crois que les jeunes serveurs s’intéressent plus au vin qu’avant. C’est aussi une demande de l’employeur: dans les restos d’une certaine gamme, disons moyen et haut de gamme, il faut que la sommellerie fasse partie du métier».
Ont-ils des régions ou des vins chouchous? Pour Joëlle, c’est le vin blanc. «J’aime les cépages un peu atypiques et le Val de Loire. Certains vins italiens aussi…» Pour Mathieu, c’est la Bourgogne. «Je suis comme un vieux sommelier! lance-t-il en riant. Je suis plus européen que Nouveau-Monde dans mes choix.»
Différences générationnelles
Sans vouloir partir une «guerre intergénérationnelle», les deux collègues avouent volontiers que les clients de générations différentes n’aiment pas forcément les mêmes choses. Selon Mathieu, «les jeunes consommateurs s’intéressent aux régions moins connues, comme le Jura, ou celles mal-aimées, comme le Beaujolais, alors que la clientèle plus vieille préfère les classiques, comme Bordeaux et la Bourgogne».
C’est pourquoi, à L’Échaudé, Joëlle s’affaire à monter une carte des vins qui puisse plaire à tout le monde: «Nous sommes un resto classique, ouvert depuis 1984. Nous avons beaucoup de clients réguliers qui y viennent depuis l’ouverture! C’est important pour nous de satisfaire cette clientèle fidèle, tout autant que la jeune clientèle qui veut des vins plus abordables servis au verre. Des vins funky, atypiques, de petits producteurs…»
Et Mathieu d’ajouter: «C’est pourquoi notre carte compte une large portion de Bordeaux, toujours très en demande, ainsi que de l’importation privée et une belle sélection de produits québécois. Dans tous les cas, le but est de faire vivre une expérience au client, autant dans le verre que dans l’assiette…»
L’Échaudé
73, rue du Sault-au-Matelot – Québec
418 692-1299