Duplessis-Côte-Nord : Une terre, des cultures
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Duplessis-Côte-Nord : Une terre, des cultures

On a parfois l’impression que les lieux culturels se confinent dans les grands centres urbains. Ce serait oublier les richesses patrimoniales, connues ou insoupçonnées, qui peuplent les régions québécoises. Plongeons par exemple dans l’histoire féconde de la région Duplessis-Côte-Nord.

Innus: une présence multimillénaire

La situation géographique particulière de Duplessis-Côte-Nord, à la fois baigné par le fleuve Saint-Laurent et son chapelet d’îles mais aussi bordé par la forêt dans l’arrière-pays, a attiré de nombreuses tribus autochtones, essentiellement innues, bien avant l’arrivée des colons européens. Il n’est donc pas étonnant que l’on y trouve plusieurs communautés toujours très actives. Plus précisément, sept communautés sont installées le long du littoral et deux autres à l’intérieur des terres.

Pour découvrir leur histoire, il est possible de se rendre à la Maison de transmission de la culture innue Shaputuan (ce terme évoquant la grande tente de rassemblement de cette Nation). Légendes, cycles de vie, artefacts, événements culturels attendent les curieux sur place. Cet été, la 9e édition du Symposium de peinture Mamu «Ensemble» rassemblera d’ailleurs sur place, du 8 au 10 août, des artistes autochtones et allochtones sur le thème du rêve.

Forts de leur excellente connaissance de la faune et de la flore de la région, les Innus proposent également des séjours courts ou longs dans des pourvoiries. Que vous soyez donc amateurs de pêche au saumon ou à la truite mouchetée, ou bien de chasse au petit ou au gros gibier, il vous est possible d’être guidé par des natifs pour réaliser ces activités, en bénéficiant d’une expertise sans pareille et d’une approche différente. Quelques lieux conseillés? La Pourvoirie Étamamiou à La Romaine ou celle du Lac des cœurs à Essipit, Grand Prix régional du tourisme québécois en 2013. Le choix ne manque pas, en réalité, alors laissez-vous tenter par cette expérience, que l’on peut à certains endroits coupler avec des nuits en tipi, des repas typiques − testez par exemple la bannique, un pain plat fait avec de la farine sans levain, du saindoux, du sel et de l’eau; ainsi que le caribou ou le poisson séchés −, des activités traditionnelles, etc.

Si vous êtes de passage au cours de l’été dans la région, ne manquez pas la trentième édition du Festival Innu Nikamu du 31 juillet au 3 août à Mani-Utenam. On y retrouvera des musiciens, interprètes, compositeurs, danseurs, conteurs, rappeurs et aînés s’accompagnant au tambour traditionnel. Différents kiosques d’artisanat ou de démonstrations, des activités s’adressant à tous les âges et des plats typiques seront aussi au rendez-vous de ce festival familial.

Enfin, si vous avez envie de ramener de votre incursion des souvenirs, nombre d’artisans du cuir, du bois, du textile ou du métal proposent leurs créations dans les différentes communautés, mais aussi par exemple à la boutique Ô Muses du Musée régional de la Côte-Nord (MRCN) à Sept-Îles.

Le plein d’histoire

Si vous souhaitez connaître le passé des lieux que vous visitez, le MRCN est le lieu idéal pour se familiariser avec la culture et l’histoire de la Côte-Nord. Archéologie, toponymie, us et coutumes locaux, artisans et artistes; un concentré d’informations vous attend sur place. Le Centre d’interprétation de l’histoire de Port-Cartier, qui rassemble une importante collection de photos d’époque, ainsi que le Centre d’interprétation de Clarke City, qui relate le passe industriel glorieux de Sept-Îles, sont aussi des haltes intéressantes à réaliser.

Vous vous sentez plus inspiré par la poésie de cette région? Alors, rendez-vous à Natashquan, où Les Galets (petit hameau de cabanes de pêcheurs colorées typiques) de Natashquan témoignent de la vie des premiers pêcheurs de morue, tandis qu’à La Vieille École, on nous raconte la vie de Jean du Sud, Caillou Lapierre, Jack Monoloy et la Mariouche, Mademoiselle Émilie, St-Dilon, John Débardeur, ou encore Gros-Pierre. Eh oui, ce sont bien 10 personnages des chansons de Gilles Vigneault, et autant de témoins imaginaires du passé de ce coin de pays, que nous pouvons découvrir de manière très originale.

Bonnes adresses

Pour manger des produits fumés de la mer

Fumoir Le Goynish, 237, route Jacques-Cartier, Aguanish, 418 533-2357

Pour dormir douillettement au sein d’une réserve

AGARA: 136, boulevard des Montagnais, Uashat –  agara.ca

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