Événement hip-hop de l’année (et de la décennie, pour plusieurs), ce premier album en 16 ans de Dr. Dre a bien évidemment des allures de récit nostalgique, principalement sur le plan des textes, puisqu’il est, en grande partie, inspiré par Straight Outta Compton, film biographique sur la carrière de N.W.A. que le producteur et rappeur californien a coproduit. Sans verser dans une apologie du passé, l’album est plutôt l’occasion rêvée pour Dre de réfléchir sur son parcours de vie à la fois épineux et couronné de succès, puis d’en proposer une trame musicale souvent prodigieuse qui, à défaut d’être totalement cohérente, est ponctuée de trouvailles ingénieuses, notamment sur des chansons aux structures qui jouent d’audace comme Genocide, Loose Cannons et Satisfiction. Évidemment, un album de Dre n’en serait pas un sans son nombre incroyable de collaborations qui vient avec. Du lot, on note les performances mémorables de Dem Jointz (incroyable producteur de Compton), Anderson .Paak (chanteur californien qui rappelle James Brown) et, surtout, la nouvelle coqueluche du hip-hop américain Kendrick Lamar, qui vole la vedette à plusieurs reprises.
EXTRAIT: Lost (avec Dawaun Parker)
http://www.youtube.com/watch?v=mh6j0U0vzkQ