Difficile d’approche, cette deuxième rencontre en six ans entre le rappeur montréalais Maître J et le producteur trifluvien Maxime Robin nécessite plusieurs écoutes attentionnées pour laisser entrevoir sa consistance. Professeur de philosophie au Cégep, le rappeur de NSD s’exécute dans la langue de Shakespeare (sa langue maternelle) avec un débit très articulé, qui s’éloigne du rap pour épouser une forme de narration élémentaire, livrée sans trop d’éclat, ni d’émotion. Critique par rapport à nos habitudes sociales, J préfère la quête utopique de l’amour et de la liberté à celle de la routine quotidienne dictée par une société qui aveugle la population plutôt que de lui ouvrir les yeux. Aux commandes de cinq des six compositions (l’autre, plus soul, étant une création de Drackq), Maxime Robin évite les mélodies et privilégie la superposition d’échantillons retournés et triturés afin de créer une ambiance aussi imprévisible que les écrits de son narrateur.
Guide albums
J-Robin
Sea Monster
Indépendant, 2015