Comme si ce n’était pas déjà assez éprouvant comme ça, un musicien en peine d’amour doit surmonter un autre défi de taille: ne pas tomber dans le mélodrame larmoyant déjà entendu des milliers de fois. Sur I Never Learn, Lykke Li réussit l’exploit avec brio, donnant une dimension plus sombre et intense à la mélancolie pop inconsolable des Shangri-Las. Épaulée à la réalisation par ses fidèles acolytes Björn Yttling (de Peter, Björn & John) et Greg Kurstin (manitou de la pop américaine maintes fois acclamé), la chanteuse suédoise livre une dose d’émotions fortes et sincères, appuyée par des mélodies poignantes et des arrangements fins, au service de sa voix saturée à fleur de peau. Le manque de subtilité assumé des textes donne à cet album concis d’à peine 33 minutes un aspect vulnérable, particulièrement percutant.
Un extrait