En marge d’une scène hip-hop instrumentale montréalaise à l’emprise trap bien souvent redondante, Morti Viventear se distingue admirablement avec une proposition bien à lui. Sur ce quatrième album, l’inventif producteur revisite des échantillons rock progressif européens, tout particulièrement ceux de la scène de Canterbury, et fouille d’obscures trames sonores afin d’en retirer des ambiances flottantes, parfois lugubres. Aux commandes de son MPC60, une boîte à rythmes des années 1980 dont la mémoire ne peut contenir que 26 secondes de son, l’Arvidien d’origine donne un élan vigoureux à ses habiles compositions et les enrichit avec quelques notes bien tempérées de synthés. Si plusieurs de ses anciens travaux rappelaient directement les collages des années 1990 de DJ Shadow, Morti Viventear se livre ici à un étalonnage plus maîtrisé de ses influences.
Guide albums
Morti Viventear
Lovecraftsmanship
Anette Records, 2017