Pandaléon
Atone

Une fois les sempiternelles comparaisons avec Karkwa mises de côté, ce premier album de Pandaléon témoigne d’une belle évolution musicale. Plus étoffés que sur le précédent EP, paru en 2014, les arrangements y sont particulièrement impressionnants, au même titre que la réalisation, qui entremêle avec justesse les mélodies envoûtantes et les expérimentations sonores, assez nombreuses mais bien dosées. Évoquant par son titre un manque de dynamisme, Atone ressasse ainsi les souvenirs figés et les vestiges du passé immuables de l’enfance avec, en filigrane, une nostalgie flegmatique, transmise sans trop d’émotions par le timbre posé (et parfois en manque de relief) de Frédéric Levac. Si l’on aimerait parfois que le groupe prenne davantage de recul face à ses influences, on se doit de reconnaître la cohérence générale de la proposition post-rock, l’une des plus maîtrisées du genre dans la francophonie canadienne actuellement.