Paru à la mi-décembre, ce deuxième album de Pusha T aurait très bien pu se retrouver au sommet des traditionnelles listes de fin d’année si celles-ci n’avaient pas été aussi hâtivement publiées. Au sommet de son art, le rappeur new-yorkais de 38 ans y trace le portrait coup-de-poing de son double emploi du temps (le rap et la drogue) avec des rimes assassines et un flow posé qui carbure à l’intensité. Habile parolier, le «last cocaine superhero» diversifie parfois ses sujets, se permettant de franches critiques envers une société américaine qu’il juge superficielle (MFTR) et injuste dans le traitement télévisuel que ses médias réservent aux Afro-Américains (Sunshine). Pour l’appuyer, une horde de maîtres du beatmaking (Timbaland, Kanye West, Boi-1da, Baauer, Diddy, Q-Tip) livrent des productions implacables à la fois minimalistes et ingénieuses, donnant à ce soi-disant «prélude» des airs de classique instantané.
Guide albums
Pusha T
Darkest Before Dawn: The Prelude
GOOD Music / Def Jam, 2015